Attaque du Tribal Kat : six à 15 ans de prison pour des pirates somaliens

© BENOIT PEYRUCQ / AFP
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avec AFP
Sept pirates somaliens ont été condamnés pour le meurtre du français Christian Colombo au large de la Somalie et du Yémen, en 2011. 

La cour d'assises de Paris a condamné mercredi à des peines de six à 15 ans de prison des pirates somaliens pour l'attaque meurtrière du voilier d'un couple de plaisanciers français dans le golfe d'Aden en 2011. L'avocate générale avait requis de lourdes peines, de 16 à 22 ans de réclusion criminelle, contre des hommes "unis par une volonté commune" de piller et rançonner le "Tribal Kat". Elle avait aussi demandé une "interdiction définitive du territoire", qui n'a pas été suivie et qui avait été dénoncée par la défense comme "absurde quand on sait qu'on ne peut pas expulser un Somalien".

Quatrième procès de pirates somaliens en France. Les sept accusés ont été reconnus coupables de détournement de navire ayant entraîné la mort, de séquestration et de vol en bande organisée, mais pas d'association de malfaiteurs, ce qui explique l'important écart entre réquisitions et peines prononcées. Le plus jeune des accusés, Farhan Abchir Mohamoud, devenu schizophrène en prison, a été condamné à la peine la plus légère, et Farhan Abdisalamn Hassan et Ahmed Akid Abdullahi à la plus lourde. La défense a vu "la rencontre de deux souffrances" dans ce procès, le quatrième en France de pirates somaliens et peut-être le dernier du fait de la nette diminution des attaques au large des côtes somaliennes ces dernières années.

La défense a cherché à "humaniser" les pirates. Inlassablement, alors que les accusés étaient appelés par leur "numéro" dans le dossier et leur parole parfois tournée en dérision, la défense a cherché à "humaniser" ces hommes venus du bout du monde, un monde de violences et de privations inconnu sur les bords de Seine. "Comprendre pour mieux les juger" : les avocats ont longuement expliqué aux jurés le "sens de la peine" et justifié la convocation de l'histoire, balayée d'un revers de main par l'accusation. Le face à face fut difficile, entre des Somaliens peinant à suivre les débats au gré de traductions parfois incertaines, et une veuve qui a évité leurs regards et n'a pas assisté aux plaidoiries de la défense.