Attaque déjouée à Toulon : qui est le suspect ?

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Un jeune homme soupçonné d'avoir voulu attaquer des militaires à Toulon a été arrêté fin octobre.

C'est un nom de plus qui vient s'inscrire sur une liste qui s'allonge de mois en mois : celle des terroristes présumés qui ont voulu frapper en France. Cette fois, il s'agit d'un jeune toulonnais de 25 ans : Hakim, un vendeur de prêt-à-porter presque sans histoire, jusqu'à l'année dernière. Surveillé depuis plus d'un an par les services de renseignement, Hakim est aujourd'hui soupçonné d'avoir voulu attaquer des militaires de la base navale de la marine nationale à Toulon, dans le Var. Interpellé fin octobre, il se trouve en détention provisoire après avoir été mis en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. 

Deux tentatives de départ. C'est en 2014 qu'Hakim apparaît pour la première fois sur les radars des services de renseignement français. Au mois d'octobre, le jeune homme au casier vierge, décide de quitter la France pour aller grossir les rangs des combattants djihadistes en Syrie. Sa famille l'en empêche alors qu'il s’apprête à prendre l'avion pour son nouveau but. Ses proches s'inquiètent de cette "radicalisation éclair" qu'ils signalent aux autorités. Une fiche "S", dont le rôle est d’attirer l’attention des gendarmes, policiers ou douaniers lorsqu’ils réalisent un contrôle d’identité, est établie à son encontre. 

Hakim n'est pas pour autant résigné. Quelques mois plus tard, en novembre 2014, nouvelle tentative : cette fois, le Toulonnais tente de quitter la France via un bus de ligne internationale. Ce sont les douaniers qui l'interceptent in extremis lors d'un contrôle aux frontières. Nouvelle étape dans sa surveillance, il est frappé en mars 2015 d'une interdiction de sortie de territoire, une mesure entrée en vigueur un mois plus tôt, qui le prive de ses papiers d’identité.

"Taper sur place avec une kalachnikov et mourir en martyr". A l’époque, Hakim est en contact avec un ami toulonnais ayant rejoint la Syrie. Ce dernier, écroué quelques mois pour avoir proféré de violentes menaces contre Charlie Hebdo en 2012, lui conseille de "taper sur place, sur la base navale de Toulon, avec une kalachnikov, et de mourir en martyr".

Mais le Toulonnais, qui n'a aucune connexion avec les milieux du banditisme ne parvient pas à se procurer des armes à feu sur le marché parallèle. Il se tourne alors vers Internet. En ligne, sur un site marchand chinois, il commande plusieurs couteaux, des cagoules et un gilet tactique. C'est à la réception de cet équipement par un colis, arrivé éventré au bureau de poste et laissant deviner le manche d'un couteau, que l'individu, surveillé discrètement par la DGSI, a finalement été interpellé dans le foyer où il vivait. En garde à vue, il a reconnu qu'il avait bien l'intention de rentrer sur la base militaire, de poignarder un militaire et de se faire tuer.