Attaque de Sarcelles : deux militaires arrêtés

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et Alain Acco , modifié à
Dans le cadre de l'enquête sur l'attaque de Sarcelles en 2012, deux militaires ont été arrêtés lors d'un coup de filet antiterroriste.

L'enquête sur l'attentat à la grenade d'une épicerie casher à Sarcelles le 19 septembre apporte son lot de révélations. Selon les informations d'Europe 1, deux militaires ont été arrêtés lundi lors d'un coup de filet anti-terroriste, où cinq personnes ont été arrêtées au total. Les deux militaires de la base navale de Toulon sont accusés de vol de matériel militaire, au moins un gilet pare-balle et un casque lourd. Des révélations qui interviennent alors que le ministre de la Défense, Jean Yves Le Drian, est attendu jeudi à Toulon et à Hyères, pour parler du tout nouveau Livre blanc de la Défense.

Élément troublant : le frère d'un des suspects est un djihadiste qui combat en Syrie aux côtés des islamistes anti-Bachar El-Assad. Sa garde à vue a été prolongée jusqu'à jeudi, les enquêteurs cherchent notamment à savoir les motifs des vols. L'autre suspect a, quant à lui, été relâché et devrait être renvoyé de l'armée.

Sarcelles, point de départ de l'enquête. Dans cette affaire, tout commence par l'attaque à la grenade d'une épicerie juive à Sarcelles le 19 septembre 2012. A la suite de cet attentat, la police avait démantelé une cellule islamiste composée de personnes ayant pour certaines d'entre elles le profil de délinquant convertis à "l'islam radical", indiquait en octobre dernier le procureur de la République de Paris.

strasbourg

L'un de ses membres, Jérémy Sydney avait par ailleurs été tué à Strasbourg durant l'assaut de son appartement. Les autres suspects avaient été interpellés entre le 19 septembre et le 14 octobre à Torcy, en Seine-et-Marne et à Cannes, dans les Alpes-Maritimes. Au total, dix personnes ont été mises en examen dans cette enquête et sept d'entre elles sont toujours écrouées. Lors des perquisitions, les enquêteurs avaient notamment retrouvés quatre testaments de candidats au jihad.

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Un suspect surveillé de près par l'armée. C'est en enquêtant sur l'entourage de l'un d'entre eux - probablement parti en Syrie rejoindre les islamistes qui combattent Bachar El-Assad - que les policiers anti-terroristes ont découvert que son frère était militaire à Toulon. Entré dans la marine il y a quatre ans, le jeune homme en fin de contrat s'apprêtait à quitter l'armée en juillet prochain pour se reconvertir dans la sécurité privée.

Si les vérifications réalisées ces derniers mois n'ont pas permis de trouver le lien avec les islamistes arrêtés l'an dernier, il a tout de même été placé sous surveillance par précaution. Une surveillance discrète qui a permis de découvrir que le jeune homme âgé de 23 ans avait acheté du matériel militaire volé par un fusilier marin, en poste lui aussi à Toulon.

Question autour de l'utilité des armes volées. Les deux hommes ont donc été interpellés lundi par la DCRI (Direction centrale du Renseignement intérieur) et la SDAT (Sous-direction anti-terroriste), avec la collaboration des services secrets de l'armée, la DPSD (Direction de la Protection et le Sécurité de la Défense).

Le fusilier marin a été remis en liberté mercredi soir après deux jours de garde à vue. C'est la gendarmerie maritime qui va reprendre l'affaire et l'homme devrait être renvoyé de l'armée. De son côté, l'autre suspect est toujours en garde à vue dans un cadre anti-terroriste. Les enquêteurs cherchent notamment à savoir si le matériel qu'il s'était procuré était destiné à sa reconversion dans la sécurité privée ou à alimenter un réseau terroriste.