Attaque de Levallois : le suspect avait des velléités de départ en Syrie

Six militaires de l'opération Sentinelle avaient été blessés, dont trois sérieusement, par une BMW qui avait délibérément foncé sur eux.
Six militaires de l'opération Sentinelle avaient été blessés, dont trois sérieusement, par une BMW qui avait délibérément foncé sur eux. © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Le procureur de la République de Paris a insisté mercredi sur le fait qu'il ne faisait aucun doute que l'attaque avait été "préméditée".

Le suspect de l'attaque contre des militaires le 9 août à Levallois-Perret s'était récemment "intéressé à des organisations terroristes" et semblait avoir des velléités de départ pour la Syrie, a expliqué mercredi le procureur de la République de Paris François Molins.

L'enquête a été confiée à des juges d'instruction, a ajouté François Molins, qui s'exprimait lors d'un point presse consacré à cette attaque au cours de laquelle six militaires de l'opération Sentinelle avaient été blessés, dont trois sérieusement, par une BMW qui avait délibérément foncé sur eux. Elle vise les chefs de "tentative d'assassinats sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle". 

Analyses des téléphones portables. "Des éléments recueillis au cours de ces derniers jours d'enquête" viennent "étayer (…) le caractère terroriste de ces faits", a souligné François Molins. "Les premières analyses" de deux téléphones portables, l'un saisi dans le véhicule utilisé pour l'attaque et l'autre au domicile du suspect, Hamou B., attestent d'un intérêt "certes récent" mais "certain" pour "les organisations terroristes islamistes avec d'éventuelles velléités de départ pour la Syrie".

De douteuses consultations Internet. Ces analyses ont "mis en évidence sur les tout derniers mois des recherches et consultations sur Internet", notamment à propos de billets d'avions Paris-Istanbul pour début septembre 2017, de la région d'Idleb en Syrie, en partie contrôlée par des groupes terroristes, ou de "la légitimité dans la religion musulmane de tuer des musulmans ou (...) des mécréants". Le téléphone saisi à son domicile comporte par ailleurs "une douzaine d'images relatives à l'État islamique ou avec des objets tels que drapeaux, images de dirigeants ou d'idéologues".

L'état du suspect ne permet toujours pas une audition. Le procureur a également souligné "qu'il apparaît qu'Hamou B. aurait été proche du mouvement fondamentaliste Tabligh - en français : Association pour la prédication, mouvement qui prône une vision ultra-rigoriste, littérale de l'islam". Hamou B. aurait notamment participé "en 2013 et 2014 à une campagne de propagande organisée par ce mouvement".

Hamou B., blessé lors de son interpellation sur l'autoroute A16 quelques heures après l'attaque, "a été opéré à différentes reprises" et son état "à ce jour ne permet toujours pas (…) une audition par les services de police" avant "plusieurs jours, voire plusieurs semaines", a-t-il précisé.