Asnières : marche silencieuse sous tension

Entre 600 et 800 personnes se sont réunis en mémoire de l'adolescent poignardé samedi à Asnières.
Entre 600 et 800 personnes se sont réunis en mémoire de l'adolescent poignardé samedi à Asnières. © MaxPPP
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avec AFP , modifié à
Plusieurs centaines de personnes ont rendu hommage à l’adolescent poignardé samedi.

La tension était palpable lundi à Asnières-sur-Seine, dans les Hauts-de-Seine, lors de la marche silencieuse organisée par les proches de l’adolescent de 15 ans poignardé samedi. En tête de cortège se tenaient la famille et les amis de la victime, suivis de nombreux habitants et de jeunes portant pour certains des tee-shirts ou des banderoles où on pouvait lire: "Samy, on t'aime petit frère". La marche silencieuse a rassemblé de 600 à 800 personnes selon la police.

A l'approche de la ville voisine de Gennevilliers, plusieurs dizaines de jeunes ont quitté la marche dans une grande confusion, échappant au contrôle du service d'ordre. Ils ont ensuite été "contenus" par la police, selon une source policière, avant de rebrousser chemin. La marche a alors pris fin, sans les prises de parole de la famille initialement prévues.

Une division séculaire entre Asnières et Gennevilliers

Dans la nuit de samedi à dimanche, un adolescent d'Asnières-sur-Seine, Samy, âgé de 15 ans, avait succombé à une blessure à l'arme blanche au thorax, reçue lors d'une rixe opposant des jeunes de la cité du Luth, à Gennevilliers, à ceux du quartier des Courtilles, à Asnières-sur-Seine. Puis un homme de 22 ans avait été passé à tabac et frappé par arme blanche dimanche après-midi à Asnières, dans le quartier où l'adolescent avait été retrouvé agonisant.

"La division entre Asnières et Gennevilliers est séculaire, il y a des périodes très tendues et d'autres calmes. Personne ne peut l'expliquer et il faut arrêter ces querelles de clocher", a lancé Sébastien Pietrasanta, maire PS d’Asnières, réclamant à nouveau l'implantation d'une antenne de la police nationale dans les quartiers nord de la ville.

Un membre de l'association Ennour de Gennevilliers, Abdelbaki Attaf, a estimé pour sa part qu'un tel drame était "en gestation". "La solution miracle n'existe pas. Le problème initial est social, avec le manque de logements et le chômage", a-t-il poursuivi.