Anne Caudal, une dispute qui a mal tourné

Anne Caudal avait disparu le 8 juillet à Bruz.
Anne Caudal avait disparu le 8 juillet à Bruz. © MAXPPP
  • Copié
et Pierre de Cossette, avec AFP , modifié à
Les gardes à vue du compagnon d'Anne et son épouse ont été prolongées mercredi soir.

L'enquête sur la disparition d'Anne Caudal a fait un grand pas mercredi. Un corps, "très dégradé, entièrement calciné", a été retrouvé dans la nuit de mardi à mercredi dans une zone isolée de la commune de Nouvoitou, près de Rennes. Selon le procureur, il s'agit "sans doute" du corps d'Anne Caudal, une jeune femme de 28 ans, enceinte, disparue depuis le 8 juillet.

Le compagnon d'Anne Caudal et sa femme en garde-à-vue

Le compagnon de la fleuriste ainsi que son épouse ont été placés en garde à vue dès mardi matin, car "il y avait des points qui ne correspondaient pas" dans leurs déclarations, selon le procureur. L'épouse est passée aux aveux la première, ce qui a ensuite poussé le suspect principal "à commencer à reconnaître les faits".

En fin de journée, leur garde à vue a été prolongée jusqu'à jeudi matin, a indiqué le parquet de Rennes. A l'information judiciaire ouverte mi-juillet pour "séquestration et arrestation illégale", ont été ajoutées les qualifications d'"assassinat" pour lui, de "destruction et dissimulation de preuves" pour elle. Ils devraient être présentés à un juge d'instruction jeudi.

C'est la femme du compagnon d'Anne Caudal qui aurait conduit les enquêteurs sur les lieux de la découverte macabre : un cul-de-sac plein de broussailles où les gens viennent déposer des détritus, à proximité d'une rivière et d'une carrière désaffectée. Le corps carbonisé n'était "pas spécialement caché", on pouvait le voir "en passant à proximité", selon les indications d'une source proche de l'enquête.

Une "dispute" qui aurait mal tourné

Les enquêteurs privilégient la piste d'un acte non prémédité. La mort de la jeune femme remonterait au 7 juillet "à la suite d'une dispute" au domicile de la victime et de son compagnon, à Bruz, au sud de Rennes. Le compagnon d'Anne Caudal aurait appelé le lendemain son épouse pour l'aider à dissimuler le corps de la jeune femme. Aux enquêteurs, l'amant d'Anne Caudal avait d'abord indiqué que celle-ci l'avait conduit au domicile de son épouse, absente, où il devait passer quelques jours avec ses enfants. Il avait ensuite prétendu ne plus avoir eu de nouvelles de sa compagne.

"Dans ce genre de situations, l'implication de l'entourage fait toujours partie des pistes. Ils avaient déjà été entendus. De ces auditions demeuraient des interrogations", a indiqué une source judiciaire. Désormais, leurs témoignages devant les enquêteurs sont "concordants", même si "le niveau de complicité de la femme reste à établir". Selon les premiers éléments de l'enquête, l'épouse, âgée de 42 ans, n'aurait pas participé au crime, mais a ensuite aidé à le dissimuler.

Les auditions ont permis de démontrer que, contrairement à ce qu'il avait dit à sa nouvelle compagne, Christophe n'avait pas engagé de procédure de divorce et "partageait son temps entre ses deux foyers". "Légalement, il n'y a pas de procédure de séparation entre eux", le suspect, père de deux enfants, "n'était ni complètement chez l'une ni complètement chez l'autre, il partageait sa vie entre les deux foyers", a indiqué le parquet.

La dernière soirée retracée

Le Télégramme avait retracé la dernière soirée connue de la future maman : elle avait mangé tôt chez elle avant de ressortir avec son sac à main. D’après Ouest-France, son compagnon avait alors déclaré lui avoir envoyé des SMS, restés sans réponse. Aucun mouvement n’avait depuis été enregistré sur son compte en banque.

Depuis sa disparition, ni les recherches sur le terrain, ni les multiples témoignages, ni les avis affichés sur les portes des commerces des environs, n'avaient permis de trouver la moindre trace de la jolie jeune femme brune et les gendarmes n'ont visiblement pas cru aux explications de son compagnon.

Dans le cadre de l'information judiciaire ouverte par le parquet de Rennes pour "enlèvement et séquestration" et des perquisitions avaient eu lieu au domicile de la jeune femme et dans sa voiture. Les opérations de ratissage, notamment dans un golf et un bois situés à proximité des lieux de la disparition, ainsi que dans des plans d'eau, étaient jusqu'alors restées vaines.