Affrontements en marge des matchs : les policiers de Bastia inquiets

Des supporters de Bastia.
Des supporters de Bastia. © PASCAL POCHARD CASABIANCA / AFP
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CB avec Walid Berrissoul et AFP
Un groupe d'une quarantaine de personnes a blessé 19 policiers samedi soir, lors de heurts à l'issue de la défaite de Bastia contre le Paris SG, en Ligue 1.

La police crie son ras-le-bol après de nouvelles violences en Corse. A la suite de la défaite de Bastia face au PSG, samedi soir, 19 policiers ont été blessés. La quarantaine de casseurs étaient cagoulée et personne n’a, pour l’heure, été interpellé. Des scènes qui se répètent au gré des matchs organisés sur l’île.

Jets de pierres, fumigènes bombes agricoles. "Pour éviter tout dérapage, la préfecture avait pourtant interdit de stade les supporters parisiens. Mais dès la fin du match, des hooligans ont lancé des fumigènes sur la pelouse du stade de Furiani, ont relaté parquet et préfecture de Haute-Corse dans un communiqué. Les "casseurs" se sont ensuite dirigés vers une zone commerciale proche où ils ont "vandalisé puis incendié" une agence de la Société générale et une autre du Crédit mutuel, "entraînant à chaque fois des dégâts importants", ont-ils précisé.

Les policiers, qui tentaient de permettre aux pompiers d'intervenir, ont été "victimes de jets de pierres, de fumigènes et de bombes agricoles", ont-ils poursuivi, précisant que dix-neuf fonctionnaires des forces mobiles ont été blessés. "D'autres incendies de poubelles et autres objets ont été allumés par les casseurs, dont certains ont utilisé de l'essence, ce qui a provoqué le blocage de la circulation sur la voie rapide", explique encore le communiqué. "L'attroupement s'est dispersé vers 22h30, rendant possibles l'extinction des incendies et le dégagement des voiries".

"Une habitude à Bastia". Ce même scénario s’était déjà déroulé un mois auparavant. Les CRS se sont retrouvés pris à parti par des dizaines d’individus cagoulés qui les visaient à coup de pierres, de fumigènes et de bombes agricoles. Match après match, il y a des blessés dans les rangs des policiers, se désole Grégory Joron, du syndicat SGP-Police.

"On a l’impression que c’est devenu une habitude à Bastia, que chaque soir de match, on va essayer de casser du flic. Il y a un ras-le-bol, quand vous avez vingt collègues blessés, dont douze qui se retrouvent à l’hôpital, pour des brûlures au phosphore. Trois semaines avant, on a eu trois blessés, dont une dont on attend des nouvelles, mais qui risque d’être handicapée à vie par un problème de surdité, lié à une bombe au phosphore", déplore le syndicaliste.

Des matchs délocalisés ? Son syndicat demande aux instances du foot français de prendre ses responsabilités en délocalisant les prochains matchs du FCBastia sur le continent, comme ça avait été le cas face à Guingamp, en mars dernier. Deux matchs sont prévus d’ici quinze jours, mais avec le nombre de policiers blessés, les effectifs risquent d’être insuffisants pour assurer la sécurité.