Affaire Seznec : son petit-fils est "troublé"

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J.R. , modifié à
Denis Seznec, le petit-fils de l’homme condamné sans preuves et sans aveux pour le meurtre de Pierre Quémeneur en 1924, reste prudent après la découverte d’un os humain, près d’un siècle après l’affaire.
TÉMOIGNAGE

L’affaire Seznec, l’une des plus grandes énigmes judiciaires du XXe siècle, a été spectaculairement relancée par la mise au jour d’un os humain dans l’ancienne maison de la famille Seznec, samedi. S’agit-il de Pierre Quémeneur, le conseiller général assassiné dont le corps n’a jamais été retrouvé ? Denis Seznec, le petits-fils de Guillaume, condamné sans aveu et sans preuve pour ce meurtre, se montre prudent après ce coup de théâtre.

"Je suis troublé. Je suis dans l’attente des expertises officielles. On a déjà trouvé pas mal d’os, dont un crâne. Les gendarmes avaient fait des recherches, il datait des Vikings. Chaque fois qu’on trouve un bout d’os, on pense à Quémeneur", a déclaré Denis Seznec, interrogé par Europe 1.

"Qui me dit que ceux qui cherchent à nuire ne l’ont pas déposé ?" Le corps de Pierre Quémeneur n’a jamais été retrouvé, faisant naître les spéculations les plus folles sur ce "cold case". "Là, c’est dans la maison d’habitation de mes grands-parents, c’est ça qui est troublant. Je m’étonne qu’on trouve un bout d’os humain à un endroit on ne trouve pas de dents en or. Pierre Quémeneur avait quatre dents en or, qui se conservent des siècles", a assuré le petit-fils de Guillaume Seznec, condamné aux travaux forcés à perpétuité en 1924 pour un meurtre qu'il a toujours nié.

Denis Seznec, qui se bat pour réhabiliter la mémoire de son grand-père, voit dans cette découverte une manière de nuire à sa famille. "Il y a des choses étonnantes. Qui me dit que ceux qui cherchent à nuire ne l’ont pas déposé ?", s’est demandé le petit-fils.

Des fouilles "privées" sous le contrôle de la police. C'est pour tenter d'élucider cette énigme qu'un ancien avocat de la famille, Denis Langlois, et l'auteur d'un livre sur l'affaire, Bertrand Vilain, ont lancé des fouilles "privées" dans l'ancienne maison des Seznec. Selon eux, l'élu aurait en fait été tué involontairement par l'épouse du condamné. Les fouilles ont repris dimanche sous le contrôle de la police.

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