Affaire des trois djihadistes présumés : les réponses de Cazeneuve

Le ministre de l'intérieur était l'invité de Jean-Pierre Elkabbach jeudi 25 septembre.
Le ministre de l'intérieur était l'invité de Jean-Pierre Elkabbach jeudi 25 septembre. © EUROPE1
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INTERVIEW E1 - Le ministre de l’Intérieur a apporté des réponses au cafouillage ayant entouré, mardi, le retour de trois  hommes soupçonnés d'être djihadistes.

Au surlendemain du cafouillage autour du retour de trois Français soupçonnés d’être partis mener le djihad, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, est revenu, dans une interview sur Europe1 sur les raisons de ce raté.
 

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Une mauvaise coordination entre la France et la Turquie. Le ministre a assuré que ce cafouillage était surtout dû au manque de coordination entre la France et la Turquie. “La carence principale, que je reconnais moi-même, c’est une insuffisante coordination entre les services turcs et français”, a assuré  Bernard Cazeneuve, interrogé par Europe1. Pour éviter tout nouveau raté, le ministre a annoncé qu'il se rendrait vendredi Turquie, pour y rencontrer son homologue turc “de manière à ce que ces sujets soient mis sur la table”.
 

Le dispositif Cheops modernisé. Bernard Cazeneuve a également assuré que le dispositif Cheops, mis en cause après ce raté,  serait modernisé.  “Ce dispositif utilise une technologie des années 1990”, a confirmé Bernard Cazeneuve, affirmant que celui-ci serait revu et modernisé.

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Un dispositif qui n’explique pas à lui seul ce cafouillage, a expliqué Bernard Cazeneuve. "Seuls les fonctionnaires de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) qui disposaient d'une commission rogatoire du juge, pouvaient arrêter ces trois ressortissants français. Ce n'était pas la police de l'air et des frontières qui pouvait les arrêter”, a-t-il souligné.

Des déploiements de policiers Français en Turquie ? Interrogé sur la présence de policiers français en Turquie pour encadrer le retour des candidats au djihad, Bernard Cazeneuve a assuré que de tels déploiements avaient déjà eu lieu. “Nous le faisons de façon discrète, mais nous l’avons déjà fait”, a assuré le ministre, citant notamment le retour de Mouad Farès, recruteurs de candidats au djihad, arrêté mi-août et mis en examen le 11 septembre.

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Les médias mis en cause. Sur la forme, le ministre de l’Intérieur a en revanche pointé la presse du doigt. “Un journaliste français, en lien avec l'avocat des trois hommes, a demandé au service de presse de l'Intérieur si ces personnes seraient bien dans l'avion à destination de Paris. Il a été confirmé qu'ils devaient y être, parce que c'était vrai. Il a été indiqué aux journalistes qu'ils ne devaient pas communiquer cette information avant l'arrivée de l'avion, ce qui n'a pas été fait par le journaliste”, a détaille le ministre, ajoutant qu’aucun communiqué de sa part n’avait annoncé le retour des trois hommes.

Bernard Cazeneuve a par ailleurs annoncé qu’aucune information ne serait à l’avenir donnée à la presse sur ces sujets : “c'est à l'autorité judiciaire de le faire”, a-t-il lancé. “Je n'ai pas à accepter que les services du ministère de l'Intérieur qui font leur travail soient traînés dans la boue”, a conclu le ministre.