Affaire Brice Taton : le principal suspect serbe a été placé en détention en Grèce

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M.-A.B. avec AFP , modifié à
En fuite, Dejan Puzigaca a été arrêté samedi en Grèce, déguisé en moine. Le pays doit examiner une demande d'extradition française. 

Le fugitif a été arrêté samedi en Grèce, déguisé en moine. Un Serbe condamné par contumace pour le meurtre en 2009 à Belgrade de Brice Taton, supporteur français Toulouse Football club, a été placé lundi en détention en Grèce. Cette mesure intervient dans l'attente d'une décision du pays sur une demande d'extradition française.

Rixe tragique dans un bar de Belgrade. Les faits se sont produits le 17 septembre 2009 dans un bar de Belgrade. Brice Taton, 28 ans, et d'autres supporteurs du Toulouse FC ont été violemment attaqués par des supporteurs serbes du Partizan Belgrade, quelques heures avant la rencontre entre les deux clubs en Europa League.  Grièvement blessé à la tête et au thorax, Brice Taton est mort douze jours plus tard, le 29 septembre, dans un hôpital de Belgrade.

Ce drame avait suscité une émotion considérable en France, mais aussi en Serbie, attirant de nouveau l'attention sur la violence des supporteurs serbes. Un phénomène dont s'était inquiété le président de Serbie à l'époque Boris Tadic.

Déguisement et faux passeport slovène. Malgré son déguisement inconoclaste, Dejan Puzigaca, 34 ans, a été appréhendé samedi à l'aéroport d'Athènes, à l'arrivée d'un vol en provenance de Thaïlande. Détenteur d'un faux passeport slovène, il a été identifié par la police grecque grâce à des vérifications auprès d'Interpol, où il était fiché comme recherché depuis le meurtre de Brice Taton.

Une peine réduite de 32 à 14 ans de prison. L'homme a été déféré lundi dans la matinée devant le procureur en charge des extraditions. Ce dernier a pris acte de la demande française et ordonné sa mise en détention à la prison athénienne de Korydallos. Considéré comme l'un des quatre organisateurs du lynchage du supporter français, il doit être entendu sous une vingtaine de jours par un conseil de magistrats. Ces derniers rendront un premier avis sur la demande d'extradition. Il reviendra ensuite au ministre de la Justice de rendre sa décision. L'homme avait été condamné à 32 ans de prison en première instance et avait vu sa peine réduite à 14 ans en 2012.

L'avocat français des parents de Brice Taton, Me Guy Debuisson, s'est félicité de "l'excellente nouvelle" que constitue cette arrestation. Il a réclamé "un seul procès" avec un autre des meurtriers, arrêté en Espagne en 2013. Djordje Prelic, également condamné par contumace, doit comparaître début octobre devant la justice serbe selon Me Debuisson.