Procès Bettencourt : Banier, Woerth et les autres à l'heure du jugement

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Liliane Bettencourt en 2011. © AFP
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avec AFP , modifié à
COUPABLES OU INNOCENTS ? - Le tribunal correctionnel de Bordeaux rend jeudi son jugement dans les deux premiers volets de l'affaire Bettencourt, ceux d'"abus de faiblesse" et de "trafic d'influence".

Près de quatre mois jours pour jour après le début du procès Bettencourt dans le volet "abus de faiblesse", le tribunal correctionnel de Bordeaux rend son jugement, jeudi. Dix prévenus soupçonnés d’avoir abusé de la vulnérabilité de l’héritière de l’Oréal, Liliane Bettencourt, pour obtenir des largesses, vont ainsi être fixés sur leur sort. Présentation des dix protagonistes de ce procès, ce qu’on leur reproche et ce qu’ils encourent, par ordre décroissant des peines requises par le parquet.

  • François-Marie Banier, 67 ans, ami intime de Liliane
    >> Trois ans de prison et 375.000 euros d'amende requis ainsi que la confiscation des biens saisis, soit trois assurances-vie et un ensemble immobilier.
    Il est l'homme par qui tout a commencé. Fin 2007, Françoise Bettencourt-Meyers, fille unique de Liliane Bettencourt, dépose une plainte à son encontre. Jugé pour "abus de faiblesse" et "blanchiment", le photographe connu du tout-Paris a nié avoir abusé de la vulnérabilité de la vieille dame, son amie de longue date, justifiant les faramineux dons et legs comme le fruit d'une "amitié de 25 ans" avec une femme "extrêmement généreuse".
  • Martin d'Orgeval, 41 ans, compagnon de François-Marie Banier
    >> Trois ans de prison, dont 18 mois avec sursis, et 375.000 euros d'amenderequis
    Pacsé à l’ancien confident de Liliane Bettencourt, ce quadragénaire est lui aussi poursuivi pour "abus de faiblesse et blanchiment".
  • Patrice de Maistre, 66 ans, ex-gestionnaire de fortune
    >> Trois ans de prison requis, dont 18 mois avec sursis, 375.000 euros d'amende, et la confiscation d'un immeuble saisi
    Cet ancien homme de confiance de la milliardaire a également été jugé pour "abus de faiblesse" et "blanchiment". Lors de l’audience, il s'était défendu de tout abus sur sa patronne, certes "âgée et fatiguée", mais femme de pouvoir qui savait, selon lui, imposer sa volonté et dire non. En revanche, le parquet a demandé qu’il soit relaxé dans le dossier "trafic d'influence", jugé en mars dernier, et dans lequel il est soupçonné d’avoir fourni un travail à Florence Woerth, l’épouse de l’ex-ministre Eric Woerth, en échange d’une Légion d’honneur.
  • Eric Woerth, 59 ans, ancien ministre
    >> Relaxe requise
    Le député UMP de l'Oise était jugé pour "recel" d'une somme d'au moins 50.000 euros en liquide qui lui aurait été remise par Patrice de Maistre, selon l'ex-comptable de la milliardaire, Claire Thibout. A l'audience, l’ex-ministre du Budget a démenti formellement avoir touché cet argent qui aurait servi à financer la campagne du futur président Nicolas Sarkozy, en 2007. Faute de charges et preuves suffisantes, le parquet a demandé sa relaxe, tout comme dans le volet "trafic d'influence" du procès, dans lequel il était soupçonné d’avoir accordé la Légion d’honneur à Patrice de Maistre qui a embauché Florence Woerth dans une société de Liliane Bettencourt.
  • Carlos Cassina Vejarano, 67 ans, ex-gestionnaire de l'île seychelloise des Bettencourt
    >> Deux ans de prison et 375.000 euros d'amende requis
    Résidant au Mexique, il n’était pas présent à l’audience, en janvier et février dernier, pour raisons médicales. Il est soupçonné d'"abus de faiblesse" et "abus de confiance" pour avoir bénéficié d’un don de deux millions d’euros de la part de Liliane Bettencourt, en vue de s’acheter un bien immobilier. 
  • Jean-Michel Normand, 80 ans, l’un des notaires
    >> Un an de prison avec sursis requis et 50.000 euros d'amende

    Il est poursuivi pour "complicité d'abus de faiblesse" car il aurait enregistré les nombreux changements testamentaires de l’héritière l’Oréal au profit de François-Marie Banier.

  • Stéphane Courbit, 50 ans, entrepreneur.
    >> Relaxe requise
    Le quinquagénaire est poursuivi pour "abus de faiblesse" car il est soupçonné d’avoir poussé Liliane Bettencourt à investir 143 millions d’euros dans sa société d’audiovisuel, LOV Group. Sa relaxe a été demandée, le procureur n'ayant relevé contre lui aucun fait "gravement préjudiciable" à Liliane Bettencourt. Le 23 janvier, à la veille de l’ouverture du procès, Stéphane Courbit avait accepté de rembourser à la famille Bettencourt les 143 millions d'euros investis dans son entreprise par la troisième fortune de France.
  • Pascal Wilhem, 54 ans, avocat et successeur de Patrice de Maistre
    >> Relaxe requise
    A plusieurs reprises malmené pendant le procès, où il était jugé pour "abus de faiblesse", il a dû s'expliquer sur son rôle comme avocat, puis mandataire de la milliardaire. Il est en effet soupçonné d’avoir incité Liliane Bettencourt à investir dans la société de l’un de ses clients, le suscité Stéphane Courbit.
  • Patrice Bonduelle, 52 ans, notaire de Liliane Bettencourt
    >> Relaxe requise
    Ce notaire était renvoyé devant la justice pour "complicité d'abus de faiblesse", alors qu’il aurait enregistré le placement de 600 millions d’euros sur des contrats d’assurance-vie, à la demande de Pascal Wilhelm.
  • Alain Thurin, 65 ans, ex-infirmier de la riche héritière
    Poursuivi pour "abus de faiblesse", il a tenté de se suicider à proximité de son domicile, la veille de l'ouverture du procès. Plongé dans le coma, cet homme n'a pas été jugé. Son nom était apparu sur un testament dans lequel Liliane Bettencourt lui accordait un don de 10 millions d'euros. Lors des réquisitions, le procureur a rappelé qu'il avait demandé un non-lieu à son égard à l'issue de l'instruction.