Procès Bettencourt : l'audience suspendue jusqu'à mardi

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Noémie Schulz et Stéphane Place avec Chloé Pilorget-Rezzouk , modifié à
L'ESSENTIEL - Lundi matin, le volet "abus de faiblesse" du procès de l'affaire Bettencourt s'est ouvert au tribunal correctionnel de Bordeaux. Voici le détail de cette première journée.

Après plus de sept ans de saga judiciaire, le premier volet du procès Bettencourt, qui concerne l'abus de faiblesse, s'est ouvert à 10 heures, lundi matin, au tribunal correctionnel de Bordeaux. 

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L'avocat de la milliardaire, Arnaud Dupin, a déclaré au micro d'Europe 1 : "Ce procès est aujourd'hui celui d'une victime, Liliane Bettencourt. Les abus de faiblesse vont enfin pouvoir être reconnus par un tribunal. La dimension de ce procès ne doit pas faire oublier les actes et cette femme de 92 ans a droit à ce que la justice lui soit rendue face à tant d’abus et tant de délits qui ont été commis à son encontre." Si Liliane Bettencourt, représentée par son conseil, est la grande absente de ce procès, sa fille, Françoise Meyers accompagnée de ses fils, étaient eux présents dans la salle d'audience, lundi matin. Du côté des dix prévenus, François-Marie Banier, Martin d'Orgeval, Patrice de Maistre et  Eric Woerth ont notamment été aperçus. 

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Parmi les personnalités présentes dans la salle d'audience, on reconnait notamment Pascal Greggory, ancien compagnon du photographe fantasque François-Marie Banier. 

Présente également, la mère de Vanessa Paradis.

L'ex-infirmier de la milliardaire absent. Mais, l'événement de la matinée au tribunal de Bordeaux, c'est l'absence de l'un des dix prévenus, l'ex-infirmier de l'héritière richissime de l'Oréal. Alain Thurin, 64 ans, a en effet tenté de se suicider à la veille du procès, dimanche après-midi, en se pendant dans les bois à proximité de son domicile, a annoncé le procureur adjoint, Gérard Aldigé. Il serait "entre la vie et la mort" a indiqué une source policière, lundi matin. Alain Thurin était poursuivi pour "abus de faiblesse". Une nouvelle qui a un peu plus alourdi l'ambiance de cette audience hors norme. 

... Claire Thibout aussi. Le médecin de l'ancienne comptable de la 11e fortune mondiale affirme que l'état de sa patiente, Claire Thibout, ne permet pas sa présence au procès. Cette dernière, dont les déclarations sont centrales dans l'affaire, a été mise en examen pour "faux témoignage" en novembre dernier. L'annonce de son absence n'a pas laissé indifférents les avocats de la défense qui réclament une contre-expertise.

Carlos Vejarano, le gérant de l'île d'Arros, aux Seychelles, dont Liliane Bettencourt est propriétaire, est lui aussi absent pour des raisons médicales. 

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Des premiers jours consacrés aux questions de procédure. L'audience matinale a très vite porté sur les questions de procédure. Un peu en amont du procès, une source judiciaire prévoyait à juste titre que ces deux premières journées devaient donner lieu à un "feu d'artifice procédural", avec demandes de nullité, de renvoi du procès, question prioritaire de constitutionnalité (QPC).

Le témoignage de Claire Thibout, l'un des plus accablants pour la défense dans ce dossier, est fragilisé par la mise en examen de l'ex-comptable...pour "faux témoignage" suite à une plainte de Patrice de Maistre et François-Marie Banier. Une situation embarrassante que la défense pointe pour demander un renvoi du procès. 

Les défenseurs des deux principaux prévenus, Patrice de Maistre et François-Marie Banier, ont d'ailleurs déposé une QPC autour de la notion de "blanchiment" d'argent dont doivent répondre leurs clients, également poursuivis pour "abus de faiblesse" au détriment de Liliane Bettencourt. Cette question soulève la possibilité ou non d'être poursuivi à la fois pour un fait principal, ici l'abus de faiblesse, et son blanchiment. 

Aux environs de midi, l'audience a été suspendue pour que le tribunal puisse délibérer sur cette question et apprécier de sa transmission ou non à la Cour de cassation. La reprise du procès aura lieu mardi matin, à 9h15.