Accident en Gironde : un virage "très dangereux"

Puisseguin afp 1280
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L.H. avec Stéphane Place, envoyé spécial à Puisseguin , modifié à
La collision meurtrière entre un autocar et un camion s'est produite dans un virage très serré, sur une route départementale sinueuse.

La route, première responsable de la collision entre un autocar et un camion qui a fait 43 morts vendredi matin à Puisseguin, près de Libourne, en Gironde ? En tout cas, les bons connaisseurs de l'endroit témoignent tous de la dangerosité du virage dans lequel s'est produit l'accident, le plus meurtrier en France depuis 1982.

Succession de virages. A la sortie de Puisseguin, la départementale 17 qui serpente entre les exploitations viticoles comporte une succession de virages serrés, comme l'a constaté l'envoyé spécial d'Europe 1. Et c'est dans le plus serré d'entre eux que la tragédie a eu lieu. D'un côté de la route, un talus ; de l'autre, un ravin.

"Combien de voitures j'ai vues dans le ravin…" "Cette route, c'est que des virages, c'est très très dangereux", a expliqué sur BFMTV Jacques, dont des membres de la famille ont été blessés. "Combien de voitures j'ai vues dans le ravin, en bas, dans les vignes", s'est exclamé cet ancien employé de France Télécom, qui a emprunté cette route pendant près de quarante ans. "J'espère qu'ils vont faire quelque chose maintenant, je l'espère de tout cœur".

"Un virage dangereux et accidentogène". Interrogé sur Europe 1 vendredi, Noël Mamère, maire de Bègles et député de la Gironde, a abondé dans ce sens. "Je connais bien cette petite route que je fréquentais souvent à bicyclette. C'est une route absolument merveilleuse qui serpente entre les vignobles et les bois, et qui se trouve sur les coteaux de Saint-Emilion", a témoigné l'élu, originaire de Libourne. "Ce virage où a eu lieu l'accident est un virage dangereux et accidentogène", a-t-il affirmé.

Noël Mamère a pointé des responsabilités politiques dans l'accident. "Il y a déjà eu plusieurs accidents. Les services concernés par la sécurité et les infrastructures le savent depuis longtemps", s'est indigné le député écologiste. "Ça pose donc la question de savoir si on doit continuer à gaspiller des milliards d'euros dans des projets d'autoroutes et de grandes infrastructures, au détriment de l'entretien et de la sécurité des routes départementales". Un sujet parmi les nombreuses questions soulevées par la tragédie de vendredi matin.

Démenti du conseil départemental. Le président du conseil départemental de la Gironde, Jean-Luc Gleyze, a toutefois démenti les allégations selon lesquelles la route concernée serait dangereuse. Elle a d'ailleurs été revêtue en 2011 et ne comporte aucun défaut d'entretien, a-t-il assuré.