Accident d'hélicoptère dans les Pyrénées : des défaillances du pilote selon le BEA

L'accident avait coûté la vie à quatre gendarmes en mai 2016.
L'accident avait coûté la vie à quatre gendarmes en mai 2016. © AFP
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avec AFP
L'accident avait coûté la vie à quatre gendarmes en mai 2016, au cours d'une mission diligentée par la gendarmerie dans le massif du Vignemale, point culminant des Pyrénées françaises.

Une série de défaillances de la part du pilote est à l'origine de l'accident d'un hélicoptère de la gendarmerie dans un massif des Hautes-Pyrénées, qui avait coûté la vie à quatre gendarmes en mai 2016, a indiqué lundi la branche défense du Bureau enquêtes accidents (BEAD-air) dans un rapport.

Mission diligentée par la gendarmerie. L'accident s'était produit au cours d'une mission diligentée par la gendarmerie dans le massif du Vignemale, point culminant des Pyrénées françaises à 3.298 mètres, au moment où l'équipage de l'hélicoptère y récupérait cinq militaires déposés le matin même pour un entraînement.

Après avoir embarqué deux d'entre eux, l'appareil avait décollé avant de s'engager dans un couloir étroit. Mais les pales de l'aéronef avaient heurté une paroi, avant de s'écraser 600 mètres plus bas, à environ 2.500 mètres d'altitude. Les quatre gendarmes, pères de familles et âgés de 43 à 49 ans, avaient tous péri.

Une série de défaillances malgré l'expérience. Écartant tout problème mécanique de l'appareil ainsi que toute anomalie sur la chaîne de commandes de vol et des conditions météorologiques défavorables, le BEAD-air note une série de défaillances du pilote, un homme expérimenté totalisant plus de 4.300 heures de vol, dont plus de 2.500 sur ce type d'appareil.

Ainsi, "la représentation imprécise du relief avant le décollage" a "conduit le pilote à réaliser un décollage à faible hauteur dans le couloir de la Gaube", affirme le BEAD-air. Le BEAD-air note que la hauteur prise par l'appareil fut de 7 m, ne garantissant "pas de marge suffisante vis-à-vis de l'obstacle" se dressant à sa droite, dans un couloir dont la largeur, à cette hauteur, est de 18 mètres pour un rotor de 11 mètres. Le BEAD-air souligne aussi "le sentiment de maîtrise de la situation par le pilote lié à l'expérience et l'expertise de la haute montagne". Les enquêteurs notent par ailleurs "la répétition des rotations qui aboutit à l'installation de routines qui conduisent le pilote à réaliser un décollage rapide".