Accident de Puisseguin : comment va se dérouler l'enquête ?

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Pierre de Cossette et M.-A.B. , modifié à
Les "experts" de la gendarmerie nationale vont désormais devoir identifier chaque victime et expliquer les causes et les circonstances de l'accident.

43 morts et quatre blessés graves pour l'un des accidents les plus dramatiques depuis 33 ans en France. Après le drame provoqué par une collision entre un car de personnes âgées et un camion vendredi à Puisseguin, près de Libourne, en Gironde, vient le temps de l'enquête. C'est un travail en deux phases qui doit désormais débuter. Des investigations qui s'annoncent longues et complexes. 

Identifier chaque victime. La première phase se focalise sur l'identification des corps. C'est un  travail aussi terrible que difficile, mais essentiel pour que les familles puissent faire leur deuil. Pour cela, des gendarmes de l'Unité gendarmerie d'identification des victimes de catastrophes (UGIVC) se rendent sur place. Qui plus est, ce travail d'identification permettra de définir avec exactitude le nombre de personnes à bord du bus. En effet, un doute subsiste sur la présence d'un 42ème passager dans le car, car les enquêteurs n'ont pas la liste exacte des passagers, celle-ci ayant été brûlée dans le bus.  

Ce sont les mêmes techniciens qui ont mené les investigations sur les lieux du crash de la Germanwings dans les Alpes, en mars dernier. Dans le cas de l'accident de Puisseguin, la difficulté relève de l'incendie. Trois jours pourraient être nécessaires pour extraire les restes des victimes. Leur identification pourrait prendre plusieurs mois.

Comprendre les causes de l'accident et de l'incendie. La seconde phase porte sur les circonstances de l'accident. Des investigations qui devront déterminer comment l'accident en lui-même s'est produit et comment l'incendie qui en a découlé a démarré. Sur les causes de l'accident, plusieurs zones d'ombres restent à éclaircir : le poids lourd est-il bien sorti de sa trajectoire dans le virage ? Si oui, pourquoi ? Les enquêteurs peuvent aller jusqu'à analyser l'activité du téléphone portable du chauffeur pour savoir s'il n'a pas été distrait à ce moment précis. Sur le déroulé des faits, les enquêteurs locaux de la section de recherche (SR) de Bordeaux pourront compter sur les témoignages des survivants, et notamment celui du conducteur du car qui a tout vécu et tout vu.

Quant aux causes de l'incendie, des spécialistes en pyrotechnie de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) ont été dépêchés sur place. Ils vont y réaliser des prélèvements, y réaliser des photographies pour "geler" les lieux de l'accident. Un travail minutieux, qui prendra du temps.