Accident de car : l'Ukrainien mentalement malade

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et Walid Berrissoul , modifié à
Le passager qui a provoqué la sortie de route mortelle d'un autocar pour satisfaire un besoin pressant, pourrait ne jamais être jugé.

L'INFO. C'est finalement l'hypothèse la plus improbable qui semble se confirmer dans l'enquête concernant l'accident mortel d'un car Eurolines dans la nuit de dimanche à lundi dans l'Aude. La version du chauffeur - celle d'un passager mécontent qui se serait agrippé au volant provoquant une sortie de route à hauteur de la commune de Fitou - a été confirmée aux enquêteurs par le passager en cause, un Ukrainien.

"Un besoin naturel" contrarié. Les enquêteurs sont sidérés mais ce serait bien parce qu'un passager ukrainien voulait descendre du bus pour aller aux toilettes qu'il aurait donné un coup de volant. "De prime abord, l'intéressé déclare avoir voulu satisfaire un besoin naturel auquel le chauffeur se serait opposé. C'est pour ça qu'il aurait cherché à arrêter le bus", a ainsi expliqué le Procureur de Narbonne David Charmatz à Europe1.

Psychiquement troublé ? Examiné par un psychiatre lundi, le passager ukrainien souffre de bouffées délirantes de type paranoïaque selon un examen psychiatrique et pourrait être pénalement irresponsable, a indiqué le parquet lundi. Le médecin expert qui l'a examiné a considéré que "les troubles psychiques qu'il subissait avait fortement altéré, voire aboli son discernement" au sens de l'article du code pénal qui prévoit l'irresponsabilité pénale, a dit à la presse le procureur David Charmatz.

Une confrontation passager/chauffeur. Les enquêteurs s'en tiennent désormais à cette version des faits du chauffeur. Une confrontation doit toutefois avoir lieu lundi après-midi entre le passager ukrainien et le conducteur pour retracer précisément le fil des événements.

Les disques du car vont-ils parler ? Pour autant, le conducteur de l'autocar n'est pas totalement dédouané : il reste à examiner les disques, sorte de "boites noires" qui enregistrent la vitesse du véhicule.

Un voyage tendu ? Les passagers du car doivent être réentendus. Leurs témoignages relatent un trajet sous tension : un départ de Marseille avec trois heures de retard, un chauffeur qui cherche son chemin, de la vitesse….

Eurolines renvoie à l'enquête. La compagnie refuse de commenter l'accident tout en précisant que passagers agressifs ou alcoolisés sont systématiquement refusés à l'embarquement  et que la plupart des bus de la compagnie sont équipés de toilettes.

Deux personnes sont mortes dans l'accident. Le car de la compagnie Eurolines effectuait la liaison entre Marseille et Murcie, en Espagne avec son bord une quarantaine de touristes français, espagnols et ukrainiens lorsqu'il est "passé par-dessus la barrière de sécurité" dimanche vers 1h30 du matin dimanche. Les deux personnes décédées sont une femme de nationalité espagnole et un homme "dont on a pensé dans un premier temps qu'il était Espagnol, mais qui est a priori Français", a déclaré le sous-préfet de Limoux.