500 pieds de vignes vandalisés chez un producteur de vins rares

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N.M. avec AFP
La parcelle détruite dans le Bordelais contenait des cépages très anciens que le propriétaire cultivait pour faire renaître des goûts de vins disparus. 

Un viticulteur du Bordelais qui produit des vins rares, vendus jusqu'à 4.000 euros la bouteille, a découvert qu'environ 500 pieds de vignes avaient été coupés au sécateur sur l'une de ses parcelles et a déposé plainte pour cet acte de vandalisme, a-t-on appris auprès de la gendarmerie.

4.000 euros la bouteille. Issu d'un vignoble de très petite taille à la recherche de l'excellence, le Liber Pater produit par Loïc Pasquet dans la région viticole des Graves, en Gironde, ne fait pas partie des domaines promus dans les classements. Mais la qualité des vins produits sur cinq hectares, comme le Liber Pater 2009, année exceptionnelle en Bordelais, se négocie à 4.000 euros la bouteille de rouge comme de blanc. Des prix qui écrasent ceux des 1ers grands crus classés de Bordeaux, tels les châteaux Margaux, Mouton-Rothschild ou autre Lafite-Rothschild, dont le même millésime se négocient de 1.000 à 3.000 euros la bouteille.

"Abasourdi". "C'est du vandalisme, un acte irresponsable. Je ne vois pas qui peut lui en vouloir. Il est connu, reconnu et fait des choses qui sortent des sentiers battus", a indiqué, "abasourdi", le président du Syndicat des vins de Graves, Dominique Guignard. Les pieds de vignes coupés sur une parcelle de 2,5 hectares sont issus des cépages traditionnels cultivés à Bordeaux, tels le merlot, le cabernet franc ou le petit verdot.

Des cépages de 150 ans ressuscités. La parcelle détruite abritait également des cépages rares, que Loïc Pasquet tentait de faire renaître. "Ce sont de vieux cépages pré-phylloxériques car l'idée est de retrouver le goût des vins de Bordeaux dont tout le monde parle, avec le classement 1855, mais que personne ne connaît. On s'est attaqué à quelque chose qui est unique", s'est désolé Loïc Pasquet. "On recherche un goût disparu, je ne sais pas si c'est ça qui pose problème", a-t-il dit, déterminé cependant à "renaître encore plus fort". Parmi ces cépages décimés par la crise mondiale du vignoble après l'apparition des ravages de l'insecte en 1861, Loïc Pasquet a planté du castet, du mancin ou du saint-macaire.