Solar Impulse a atterri au Bourget

Solar Impulse dans le ciel français.
Solar Impulse dans le ciel français. © MAX PPP
  • Copié
avec AFP et Quentin Moreau , modifié à
L’avion à énergie solaire, qui avait décollé mardi matin de Bruxelles, a volé plus de 16 heures.

Solar Impulse a réussi son pari. Après une tentative avortée samedi, l'avion suisse propulsé à l'énergie solaire a décollé au petit matin de Bruxelles, en Belgique, et a atterri peu après 21 heures à l’aéroport du Bourget, près de Paris. Soit après plus de 16 heures de vol. Il sera l'"invité d'honneur" du 49e Salon International de l'Aéronautique et de l'Espace, qui doit s'ouvrir le 20 juin.

"C'est l’arrivée au Bourget que nous espérions depuis tellement longtemps", se réjouissait Bertrand Piccard, initiateur du projet. "Le Bourget, depuis 102 ans, a accueilli tous les grands prototypes de l’historie de l’aviation, tous les avions les plus révolutionnaires. Accueillir Solar Impulse ici, c’est une marque d’encouragement pour nous, c’est une marque de confiance. Par rapport à ce que nous voulons amener à l’aviation, c’est vrai que c’est un message magnifique."

Le challenge n'était pourtant pas gagné d'avance. "C’est vrai qu’on avait un peu peur. C’était la dernière fenêtre météorologique annoncée par notre météorologue avant le début su salon", a déclaré

Un vol long et délicat

Le voyage a été long, surtout dans sa phase d'approche. Solar Impulse est en effet arrivé assez tôt dans la région parisienne. Vers 15 heures, il était déjà au sud de Paris, dans la région d'Auxerre. Et André Borschberg, le pilote, a dû "passer le temps" jusqu'au soir, ne pouvant pas atterrir avant la tombée de la nuit (regardez la carte de la trajectoire de Solar Impulse). "Les zones les plus chaudes - par exemple le toit d’un hangar, une autoroute ou une gare - vont générer des bulles d’air ascendantes qui risquent de déstabiliser l’avion", risque qui s’atténue avec le coucher du soleil, avait expliqué Raymond Clerc, le responsable de Mission sur le blog de l'aventure. Autre risque : le trafic aérien intense de l'aéroport Charles De Gaulle, près duquel le Solar Impulse est passé, qui induisait de fortes turbulences à éviter absolument.

Le pilote de Solar Impulse s'est toutefois montré très confiant tout au long du vol et s'est même offert le loisir de tweeter en direct. "Pieds froids mais c'est génial là-haut au-dessus des nuages", a écrit André Borschberg en fin de matinée. "Avec la chaleur du cockpit, je tends à m'assoupir....envie d'une petite sieste'", plaisantait-il plus tard avant d'envoyer quelques photos prises depuis le ciel.

Objectif : tour du monde

Pour son tout premier vol international, en mai dernier, Solar Impulse s'était posé à Bruxelles après avoir décollé treize heures plus tôt de l'aérodrome militaire suisse de Payerne. Samedi dernier, il avait re-décollé en fin d'après-midi de l'aéroport de Bruxelles-National. Mais l’appareil avait dû faire demi-tour après trois heures de vol, peu après la commune française de Bavay, dans le Nord. Sa progression avait été ralentie par un fort vent de face qui ne lui permettait pas d'espérer atteindre sa destination, ses batteries n'étant plus suffisamment chargées. Il avait rallié Bruxelles deux heures plus tard, poussé cette fois par le vent.

Ce prototype d'avion a l'envergure d'un Airbus, soit 64 mètres, et le poids d'une voiture soit 1,6 tonne. Ses ailes, recouvertes de 12.000 cellules photovoltaïques, alimentent quatre moteurs électriques d'une puissance de 10 chevaux chacun.

Le but final de l'équipe de Solar Impulse est de tenter un tour du monde en cinq étapes vers 2013 ou 2014.