Marée noire : la fuite stoppée

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Pour la première fois depuis trois mois, le pétrole a cessé de couler dans le Golfe du Mexique.

Ca y est (enfin) ! BP est parvenu jeudi à arrêter l'écoulement de pétrole qui souille le Golfe du Mexique depuis près de trois mois, grâce à un test crucial visant à évaluer la résistance du puits de pétrole endommagé. Cette opération sert à vérifier, en mesurant la pression, si le puits peut être scellé sans risque de nouvelles fuites ailleurs dans le coffrage de l'installation, qui descend à quatre kilomètres de profondeur sous terre, et déterminer donc si le nouvel entonnoir géant posé lundi sur la fuite peut entrer en fonction.

Ce nouveau dispositif est censé récupérer l'intégralité du pétrole qui s'échappe du puits ou, selon un autre scénario, stopper définitivement la marée noire. Mais, le groupe britannique insiste sur le fait que ce nouveau dispositif n'a encore jamais été déployé "à cette profondeur et dans ces conditions".

"Un signe positif"

Le test "va durer au moins 6 heures et pourrait durer jusqu'à 48 heures", avait déclaré BP jeudi. "Pendant le test, l'entonnoir est fermé, bouchant de fait le puits", a poursuivi le groupe. "Nous nous attendons à ce que le pétrole ne se déverse pas dans l'océan pendant le test", a-t-il ajouté, précisant toutefois que cela ne pouvait pas être garanti. Une fuite détectée sur un conduit au cours des préparatifs précédant le lancement du test, et réparée dans la nuit, avait amené plus tôt BP à reporter ce dernier.

"C'est un signe positif", s'est réjoui le président américain Barack Obama. Toutefois le chef de l'Etat a prévenu qu'il était encore trop tôt pour crier victoire. Une mise en garde qu'a également fait le groupe pétrolier, même si le vice-président de BP, Kent Wells, a déclaré qu'il était "bon de voir que le pétrole ne s'échappe plus dans le golfe du Mexique". Doug Suttles, le directeur d'exploitation de BP, a assuré que "dans quelques jours, cela pourrait être encore plus encourageant, mais non, ne crions pas encore victoire".

Le scientifique américain Michio Kaku a exprimé jeudi son "optimisme", avant d'ajouter : "Nous pouvons voir la lumière à la fin du tunnel". Il a également affirmé que "si (la marée noire) était un drame en trois actes, nous en serions au troisième et dernier acte".

Test décisif

Le nouvel entonnoir doit remplacer un précédent modèle, retiré samedi, qui ne captait qu'environ 25.000 barils de pétrole par jour, sur les 35.000 à 60.000 qui grossissent quotidiennement la marée noire. La réussite des opérations en cours est donc décisive pour les habitants des zones touchées par la marée noire, la pire de l'histoire des Etats-Unis, qui a mis en péril l'écosystème et l'économie de toute une région.

Si le puits ne parvenait pas à être colmaté définitivement à l'aide de l'entonnoir, BP compte voir entrer en oeuvre début août le premier des deux puits de secours censés stopper définitivement la fuite.

Plus de 2 millions de barils

La pire marée noire de l'histoire des Etats-Unis a été provoquée par l'explosion, le 20 avril dernier, puis le naufrage, deux jours plus tard, de la plateforme Deepwater Horizon au large des côtes de Louisiane. Mardi, l'Agence internationale de l'énergie a estimé que de 2,3 à 4,5 millions de barils de pétrole s'étaient déversés dans le golfe du Mexique depuis fin avril. Les actions de BP ont bondi jeudi à la Bourse de New York. Le titre a fini la séance en hausse de 7,57% à 38,92 dollars. Depuis le début de la catastrophe, la valeur boursière de BP avait dégringolé.