Les poissons peuvent attendre

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
La conférence internationale sur le commerce des espèces menacées a abouti sur un échec complet.

Les intérêts économiques priment sur l’avenir des espèces menacées. La conférence de Doha n’a abouti jeudi sur aucune nouvelle régulation du commerce des espèces menacées, comme le souhaitait le Japon, premier concerné et très réticent à tout changement.

Cette conférence avait pour but de mettre à jour la Convention sur le commerce international des espèces sauvages menacées d'extinction (CITES). Ce texte permet d’interdire ou de réguler le commerce international d’espèce comme les tigres, les éléphants ou encore les esturgeons. A Doha, les poissons étaient à l’honneur.

Mais les 12 journées de réunion n’ont permis aucune avancée, la menace s’accroît donc pour les espèces les plus fragiles, victimes de la surpêche. Le thon rouge et plusieurs espèces de requin sont notamment concernés.

"C’est déjà trop tard"

"Bien souvent, quand les espèces arrivent à la CITES, c'est déjà trop tard", a réagi le secretaire général de la Convention, Willem Wijnstekers.

"Les ministres des pêches sont venus en force et ce sont eux qui ont fait les décisions", a relevé Céline Sissler-Bienvenu, représentant le Fonds mondial de protection des animaux. "Jamais les délégations n'ont été aussi phagocytées par les pêcheries", a-t-elle dénoncé, en visant particulièrement le Japon, qui a fait un intense lobbying pour empêcher toute nouvelle règlementation.

"C'est un triste, triste jour pour la conservation. La CITES était un traité qui réfrénait le commerce au nom de la conservation. Aujourd'hui, on restreint la conservation au profit du commerce", a regretté Sue Lieberman, directrice des politiques internationales au Pew Environment Group.

- Faut-il mettre en place des règles plus sévères pour la pêche d'espèces menacées ?