Le monde réuni à Cancun pour le climat

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avec AFP , modifié à
Un an après l'échec de Copenhague, un accord pourrait être trouvé au Mexique.

Depuis lundi, la communauté internationale est réunie à Cancun, au Mexique, pour tenter de trouver un accord sur le changement climatique. A l’ouverture du sommet, 132 des 190 pays attendus étaient représentés, avec pour objectif de faire mieux qu’à Copenhague, où les négociations avaient débouché sur un accord a minima. Très attendue, la conférence avait même frôlé le fiasco et accouché d'un accord, conclu à la hâte par une vingtaine de chefs d'Etat, qui fixait comme objectif de limiter le réchauffement à 2 degrés, sans proposer de calendrier.

"Le changement climatique est déjà une réalité pour nous", a lancé le président mexicain Felipe Calderon lors du discours d’ouverture. Il faisait ainsi référence aux pluies intenses et aux ouragans qui ont frappé son pays cette année, après une très grave sécheresse en 2009. "Ces deux semaines, le monde entier aura ses yeux sur vous (....), ce serait une tragédie de ne pas dépasser les intérêts nationaux", a-t-il lancé aux équipes de négociateurs.

Ne pas "tarder à agir"

Selon les spécialistes du climat, il y a "urgence à agir". "Tarder à agir n'entraînera que des impacts encore plus sévères", et surtout "pour les régions et les communautés les plus pauvres", a ainsi averti le président du Groupe intergouvernemental d'experts de l'ONU sur l'évolution du climat (Giec), Rajendra Pachauri.

Une inquiétude que le député Europe Ecologie-Les Verts Yannick Jadot a confirmée sur Europe 1 lundi. "On connaît l’échec de Copenhague, certes l’ambition est beaucoup plus faible pour Cancun. Sur la table, il y a un accord pour lutter contre la déforestation, ainsi que des transferts de technologies du Nord au Sud (…) Si on échoue, c’est la catastrophe. L’année 2010 sera l’année la plus chaude que l’humanité ait connue", a-t-il lancé.

La dernière chance

Ces discussions sont perçues par beaucoup comme celles de la dernière chance pour restaurer la confiance envers le complexe processus de négociation lancé par l'Onu, il y a 18 ans, pour trouver une réponse au défi du changement climatique.

A Cancun, il n'est plus question de chercher à obtenir un accord global et contraignant. Les ambitions sont bien plus modestes : un "jeu de décisions équilibré" qui servirait de "fondation" à d'autres accords, selon la responsable climat de l'Onu Christiana Figueres. Des avancées sont présentées comme possibles sur des dossiers tels que la lutte contre la déforestation ou la création d'un Fonds vert, par lequel doit transiter une partie des 100 milliards de dollars par an promis d'ici 2020 aux pays les plus pauvres.

Mais l’absence de nombreuses personnalités n’est pas une bonne nouvelle pour le sommet. La Chine et les Etats-Unis, les deux grands acteurs de ces négociations et principaux émetteurs de CO2 de la planète, ont quitté la dernière réunion préparatoire de Tianjin, en octobre, en s'accusant mutuellement de bloquer les négociations. L'un des rares chefs d'Etat attendus à cette conférence, le Brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, a, lui, renoncé à s'y rendre, invoquant un agenda trop chargé d'ici à la fin de son mandat le 1er janvier.

A partir du 7 décembre, les négociateurs seront rejoints par les ministres de l'Environnement et/ou de l'Energie de leur pays, chargés d'acter un certain nombre d'avancées.