Compromis sur la guerre du porc

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Karine Lambin , modifié à
Un amendement polémique sur la réglementation des élevages a été repoussé vendredi.

La discussion sur les élevages de porc a été vive vendredi à l’Assemblée nationale. Les députés ont en effet adopté l’amendement Raison dont l’objectif est de simplifier les procédures "applicables aux regroupements ou modernisations d’élevages".

Les éleveurs de porc réclament une simplification administrative qui assouplirait de fait les contraintes environnementales. Les défenseurs de l’environnement craignent, eux, une intensification de la pollution et la prolifération des algues vertes. Le député vert Yves Cochet a dénoncé un "goubliboulga juridique" et le député socialiste Germinal Peiro a craint que la "guerre du porc" ne soit relancée.

Un amendement de compromis

Cet amendement permettra d’exonérer d’enquête publique les regroupements ou modernisations d’élevage "dès lors qu’ils ne s’accompagnent pas d’augmentation sensible de la capacité de ces élevages ou d’effet notable sur l’environnement". Une qualification trop floue pour la socialiste Corinne Erhel. Un aveu de dérives à venir pour le communiste Daniel Paul, dès lors que rien n’est chiffré.

L’adoption de ce texte est néanmoins un recul. Un autre projet de l’UMP Marc Le Fur adopté en commission proposait de relever les seuils de tailles d'exploitation à partir desquels une autorisation est requise. Le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire s'était opposé à cet amendement. Il était question de faire passer le seuil d'autorisation de 450 à 2.000 têtes pour les porcs et de 30.000 à 40.000 pour les volailles
Marc Le Fur a défendu en vain son amendement en expliquant qu'il visait à mettre un terme aux "distorsions" entre éleveurs de l'hexagone et éleveurs européens et à alléger les procédures administratives pour les jeunes agriculteurs.