Casino renonce à l’huile de palme

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Dans un but environnemental et nutritionnel, elle sera bannie des produits de marque distributeur.

D'ici à la fin de l'année, l'huile de palme ne rentrera plus dans la composition de ses produits alimentaires en marque propre, a annoncé jeudi le groupe français de distribution Casino. Une décision justifiée par les critiques répétées des associations écologistes, qui dénoncent la déforestation tropicale provoquée par la culture intensive des palmiers à huile.

Cette décision portera dans un premier temps sur 200 produits alimentaires de la marque Casino, avant d’être étendue à la totalité de la gamme alimentaire d'ici à deux ou trois ans, soit environ 571 produits référencés. Le groupe continuera en revanche à utiliser de l'huile de palme certifiée durable dans les produits non alimentaires, par exemple les cosmétiques.

Outre l’aspect environnemental, Casino met aussi en avant un argument nutritionnel : l’huile de palme est très riche en acide gras et favorise le mauvais cholestérol.

Une mesure neutre pour le consommateur

En raison de son faible coût de production, l’huile de palme est largement utilisée par l’industrie agro-alimentaire, notamment pour la friture, la biscuiterie, le pain industriel ou encore les plats cuisinés. Le groupe Casino devrait la remplacer selon les cas par de l'huile de colza ou de tournesol.

"Cette mesure sera effectivement neutre pour le consommateur", assure-t-on chez Casino, avec la promesse de prix inchangés pour les produits concernés. Pour compenser le coût plus élevé de l’huile de colza ou du tournesol, Casino devrait notamment modifier les emballages pour réaliser des économies.

"Faire pression sur les producteurs"

"Bien sûr, c’est un signal important, mais pour nous, l’important n’est pas tant de remplacer l’huile de palme par une autre mais de faire pression sur les producteurs", commente pour Europe1.fr Jérôme Frignet, chargé de campagne Forêt chez Greenpeace.

Avec une production annuelle de 40 millions de tonnes, essentiellement en Indonésie et en Malaisie, l’huile de palme est l’une des priorités de l’ONG. Après la décision de Nestlé et d’Unilever de rompre leur contrat avec le principal producteur d’huile de palme, la décision de Casino "peut faire boule de neige".

"On appelle les entreprises à sanctionner les producteurs les moins vertueux. Annuler des contrats est la seule chose qu’ils comprennent", précise Jérôme Frignet. "On peut produire autant d’huile de palme, mais d’une autre manière et sans déforestation", rappelle Greenpeace.

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