Sans-papiers : l'union patrons-syndicats

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Ils ont réaffiché une position commune sur ce dossier, le gouvernement refuse d'en discuter.

La CGPME, deuxième organisation patronale de France, a confirmé vendredi l'existence d'une "concertation" avec cinq syndicats (CGT, CFDT, Sud, Unsa, FSU) au sujet des salariés sans papiers. Ils ont demandé au gouvernement de débloquer la situation des salariés illégaux, sans pour autant défendre une régularisation générale.

Les sans-papiers en lutte depuis 5 mois

Depuis mi-octobre, environ 6.000 sans papiers, dont 1.500 intérimaires, se sont mis en grève pour exiger des critères clairs de régularisation par le travail, avec le soutien de onze syndicats ou associations.

De nombreux salariés étrangers sans papiers travaillent dans des secteurs en manque de bras : la restauration, le bâtiment ou encore les services des voiries sont particulièrement concernés. Il est néanmoins difficile d'établir leur nombre, estimé officiellement entre 200.000 et 400.000.

Syndicats et employeurs veulent une clarification

Le 3 mars, plusieurs dirigeants patronaux (Ethic, Veolia Propreté, CGPME) s’étaient saisis du problème et avaient rédigé avec les syndicats un texte commun, rendu public en début de semaine. Ce dernier propose des "conditions cumulatives de régularisation" pour les salariés étrangers ayant la preuve de leur activité salariée chez un ou plusieurs employeurs depuis au moins douze mois.

"Il est nécessaire de reconnaître de façon apaisée les besoins de certains secteurs d'activité", écrivent les organisations adhérentes au texte.

Les réticences du gouvernement

Face à cette demande, le gouvernement a préféré botter en touche à deux reprises. Il a d’abord envoyé jeudi un courrier mettant en doute la véracité de cette union entre syndicats et organisations patronales, forçant l’organisation patronale CGPME a réitéré son soutien à la démarche commune avec les syndicats.

Puis le ministère de l'Immigration leur a opposé vendredi une fin de non-recevoir et indiqué qu'il ne changerait pas sa circulaire. "Il n'y a pas de réunion envisagée sur le sujet", a fait savoir l'entourage du ministre Eric Besson.

"Si Mme de Menthon (la présidente du mouvement patronal Ethic) veut être reçue par Eric Besson, elle le sera. Quant aux syndicats ils ont été reçus à de nombreuses reprises ce qui a débouché sur la circulaire du 24 novembre qu'on ne changera pas", a jouté la même source.