Pôle emploi change de stratégie face au chômage

Pôle emploi va renforcer le suivi des chômeurs et son offre aux entreprises.
Pôle emploi va renforcer le suivi des chômeurs et son offre aux entreprises. © Reuters
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avec AFP , modifié à
L'ESSENTIEL - L'organisme public va revoir sa méthode et renforcer ses effectifs, pour mieux accompagner et contrôler les chômeurs.

Pôle emploi se réorganise. L'organisme public, en première ligne sur le front du chômage, doit renforcer son accompagnement des demandeurs d'emploi, notamment en doublant les effectifs d'"accompagnement intensif". Il devra également améliorer le dispositif de contrôle des demandeurs et étoffer son offre de services aux entreprises, selon les orientations fixées par sa future convention tripartite 2015-2018, dont l'AFP a obtenu copie mercredi. La nouvelle convention a été soumise jeudi matin à la signature du gouvernement, de l'Unédic et de Pôle emploi.

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SUR L'ACCOMPAGNEMENT

Un accompagnement plus "précoce". Cette feuille de route préconise d'abord "un démarrage plus précoce de l'accompagnement" des chômeurs, avec un premier entretien "réalisé dans un délai de deux à quatre semaines après la demande d'inscription", contre un mois actuellement. Ce premier entretien sera, en outre, "recentré sur le diagnostic". En clair,  les démarches concernant la demande d'indemnisation devront désormais être traitées séparément.

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Plus d'effectifs pour les cas difficiles. La nouvelle convention prévoit également, "d'ici la fin de 2017", un "doublement" des effectifs – qui passeront de 230.000 à 460.000 personnes - pour "l'accompagnement renforcé" et "l'accompagnement global". Depuis début 2013, Pôle emploi a en effet réorganisé le suivi des demandeurs, avec trois niveaux de prise en charge : "renforcé" pour les plus en difficulté, "guidé" pour la catégorie intermédiaire et "suivi" pour les plus indépendants. Pôle emploi a également mis en place depuis janvier dernier un accompagnement "global" pour les demandeurs d'emploi les plus désocialisés, en partenariat avec les conseils généraux.

700 conseillers en plus pour les jeunes. Concernant les demandeurs d'emploi en accompagnement "suivi", Pôle emploi pourra "orienter" une partie d'entre eux "vers des prestations externalisées à des opérateurs privés de placement". La convention confirme également qu'"environ 700 conseillers dédiés à l'accompagnement intensif des jeunes seront déployés dès 2015 dans les agences de Pôle emploi". Autre confirmation: la généralisation progressive de son offre de services 100% Web pour les demandeurs d'emploi volontaires en accompagnement "guidé". En outre, "une expérimentation sera lancée en 2015" pour adapter l'offre de services "aux besoins des demandeurs d'emploi exerçant une activité réduite subie".

SUR LES CONTRÔLES

En dehors de l'accompagnement, Pôle emploi devra "améliorer sa capacité de contrôle de la recherche d'emploi(...) selon des modalités opérationnelles qui seront précisées courant 2015". L'opérateur public expérimente depuis juin 2013 des équipes de contrôle de la recherche d'emploi et s'était laissé jusqu'à la fin du premier trimestre 2015 pour les généraliser ou non.

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Aujourd'hui, quand vous êtes au chômage, c'est le même conseiller qui est chargé de vous accompagner pour trouver du travail et pour contrôler que vous cherchez bien du travail. Mais depuis un an, dans quatre régions tests (Haute-Normandie, Poitou-Charentes, Paca et Franche-Comté), Pôle emploi a décidé de découpler ces deux fonctions : il y a des conseillers pour accompagner, et d'autres pour contrôler.

SUR LA RELATION AVEC LES ENTREPRISES

Enfin, la future convention prévoit que Pôle emploi améliore sa relation avec les recruteurs, notamment grâce à la "mise en place, courant 2015, d'équipes regroupant des conseillers ayant pour dominante d'activité les services aux entreprises".

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Le ministre du Travail François Rebsamen a salué dans un communiqué cette convention qui selon lui "comporte des avancées majeures" et qui "conforte le rôle majeur de l'Etat dans la conduite des politiques de l'emploi". De son côté, le bureau de l'Unédic, organisme paritaire qui gère l'assurance chômage, a déjà émis mardi un "avis favorable" à la convention, tout en restant "particulièrement vigilant sur la qualité du service de l'indemnisation, l'accompagnement et la prise en main de l'offre numérique".