Les cinq cadres de la Seita ont été libérés

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Alexis Toulon avec François Coulon et AFP , modifié à
L’ESSENTIEL - Le fabricant de cigarettes ferme son usine de Carquefou. Les salariés en grève souhaitent être indemnisés, ce que refuse la direction.

#Les dernières infos : Les cinq cadres de l’usine de la Seita de Carquefou, retenus depuis mercredi par des salariés en grève, ont été libérés jeudi à la mi-journée, ont déclaré les syndicats. Raison de la colère de ces ouvriers : la fermeture programmée de l'usine de la Seita de Nantes dans le cadre d'un plan de restructuration lancé par le propriétaire britannique de l’entreprise, Imperial Tobacco.

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Ce que réclament les ouvriers à Carquefou. Les ouvriers de l’usine de Carquefou, près de Nantes, ont débuté lundi un mouvement de grève. Promis à la disparition, les ouvriers veulent "que la direction nous laisse en paix et qu'elle nous indemnise pour les jours de grève depuis le début de la semaine", a expliqué à l'AFP Pascal Brochard, délégué du personnel CGT. Ils ont reçu jeudi matin une fin de non recevoir par la direction qui refuse de payer plus de 50% des heures de débrayage et qui exige de faire remonter la production à 50% de ce qu’elle était avant l’annonce de la fermeture, alors que celle-ci est en baisse depuis. "Les pressions sur les salariés se sont accrues à un point tel ces dernières semaines qu'actuellement, une centaine d'entre eux (sur 327, ndlr) sont en arrêt maladie" depuis l'annonce de la fermeture, a déclaré Pascal Brochard.

L’annonce coup de poing. Le 15 avril, le couperet est tombé : Imperial Tobacco lance un plan de restructuration. Une partie de la production va être délocalisée en Pologne. Le fabricant britannique ferme l’usine de Carquefou et le centre de recherche et développement de Bergerac (sud-ouest). Au total, environ 360 emplois en France doivent être supprimés, dont environ 320 à Nantes. Le plan de restructuration n’est pas encore connu des salariés, affirme Pascal Brochard qui dénonce l’absence "d’informations venues du sièges". La Seita, dont le siège est à Paris, dispose de  cinq sites en France : deux usines de production de cigarettes, à Carquefou et Riom(Puy-de-Dôme), une usine de traitement du tabac au Havre (Seine-Maritime), deux centres de recherche à Bergerac (Dordogne) et Fleury-les-Aubrais (Loiret).

Du monopole d’Etat à la privatisation. La Seita, pour  Société nationale d'exploitation industrielle des tabacs et allumettes, a été fondée en 1926 et a disposé du monopole de la culture du tabac jusqu’en 1970 et a été privatisée en 1995. Le 5 octobre 1999, elle fusionne avec l'espagnol Tabacalera, devenant plus grand fabricant de tabac en Europe, sous le nom d'Altadi. Elle est finalement reprise en 2008 par Imperial Tobacco, qui supprime alors un millier d'emplois, la moitié des effectifs.

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