Entreprises et stress : Darcos recule

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avec Fabien Cazeaux , modifié à
Le ministère du travail a retiré de son site internet la liste des mauvais élèves.

Il n’aura pas tenu 24 heures. Xavier Darcos dévoilait fièrement jeudi un site internet recensant les bons et moins bons élèves dans la lutte contre le stress au travail. Vendredi, seule la liste des entreprises classées vertes est visible, c’est-à-dire celles qui ont déclaré avoir signé un accord de fond ou de méthode sur le stress au travail. Les listes des entreprises à la traîne, classées rouge ou orange, ont été retirées.

"La pression du marché"

"Nous avons besoin de mettre à jour les listes, il faut le temps de traiter les nouveaux dossiers", a expliqué un porte-parole du ministère. Une note sur le site indique que "de nombreuses entreprises classées en rouge ou orange ont fait part au ministère du Travail de leur intention d'engager ou de poursuivre des démarches en matière de lutte contre le stress".

"Celles classées en rouge seront connues de tous, elles subiront la pression de leurs syndicats et du marché", prévenait pourtant le ministre du Travail, Xavier Darcos, dans une interview parue dans Paris-Match jeudi. Sa détermination à livrer les entreprises à la vindicte populaire, le concept "name and shame" (nommer et faire honte ndlr) n’aura pas duré longtemps.

1,2 million de pages vues

Le site du gouvernement était pourtant un vrai succès en termes d’audience. Il a été consulté de façon importante, avec 1,2 million de pages vues jeudi. Mais le ministère du Travail a croulé sous les appels d’entreprises mécontentes expliquant qu’elles trouvaient inadmissible d’être classées en rouge tout simplement parce qu’elles n’avaient pas répondu dans les temps au ministère.

Pression du Medef

Le Medef est aussi monté au créneau par la voix de l'un de ses responsables, Benoît Roger-Vasselin, qui a dénoncé, jeudi soir sur France 3, une méthode "plus que contestable". Le patronat entend que la pratique du "name and shame" soit réservée à des cas extrêmes.

Les critères étaient d’ailleurs flous, SFR est passé du rouge au vert suite à une explication avec l’équipe de la Direction générale du Travail chargée de classer les entreprises, explique L’Usine Nouvelle.

A l’inverse, la classification verte ne satisfait pas tout le monde non plus. Contacté par Europe 1, le syndicaliste CFTC Luc Helzingre explique que "la Fnac n’a jamais mené de plan d’action et n’a fait que de la communication". Elle est pourtant classée dans la liste des bons élèves.