Ecomouv' : que vont devenir les employés ?

Des employés d'Ecomouv en train de démonter un portique ecotaxe en avril en Bretagne.
Des employés d'Ecomouv en train de démonter un portique ecotaxe en avril en Bretagne. © Reuters
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François Geffrier, Frederic Michel et Noémi Marois , modifié à
ECOTAXE - La résiliation du contrat plonge les salariés d'Ecomouv' dans l'inconnu. L'Etat a une "dette morale et pratique" envers les salariés, juge un délégué CGT.

"Un grand gâchis". Voilà comment Alain Vidalies, secrétaire d'Etat aux Transports, résume le dossier Ecomouv'. L'Etat a en effet décidé jeudi de résilier le contrat avec l'entreprise, qui devait récolter l'ecotaxe. En plus de la perte financière que pourrait encourir la France dans cette affaire (près d'un milliard d'euros), 210 salariés à Paris et en Moselle sont dans l'expectative en ce qui concerne leur avenir.

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"Dette morale et pratique". Les représentants des salariés d'Ecomouv' ont été reçus jeudi au ministère de l'Ecologie. "C'est une situation dramatique", juge Olivier Kamiri, délégué CGT de l'entreprise. "L'état psychologique de tous nos collègues est en péril aujourd'hui, c'est une gabegie sociale incroyable", a-t-il ajouté.

"L'Etat a une dette morale et pratique envers les salariés. C'était un projet sur le long-terme, les gens ont fait énormément de sacrifices, certains ont déménagé, d'autres ont quitté leurs situation professionnelle pour venir travailler à Ecomouv", explique le syndicaliste à Europe 1.

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Elle a quitté un CDI pour Ecomouv. Virginie a, par exemple, quitté un emploi en CDI pour rejoindre l'entreprise. La formation et le poste que lui proposait l'entreprise en contrat avec l'Etat l'a séduite. Mère de deux enfants et ayant pris un crédit pour son logement, elle juge la situation actuelle "difficile". Il y a du "désarroi et de la colère" au vu de l'énergie qu'elle a investi dans son nouveau travail. "Maintenant, ça tombe à l'eau", déplore-t-elle sur Europe 1.

500.000 euros de perdus pour la Lorraine. Côté politique, Jean-Pierre Masseret, président socialiste de la région Lorraine est déçu. Ecomouv, qui était une compensation au départ de plusieurs régiments militaires, a coûté 500.000 euros à la région, investis pour la formation du personnel.

Jean-Pierre Masseret espère désormais  "des solutions humaines pour les salariés et "un usage du matériel d'Ecomouv', opérant et au top de la technologie". La ville de Metz et la région Lorraine proposent d'ailleurs d'expérimenter un dispositif qui ressemblerait à l'ecotaxe. 

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