Bosal : les salariés menacent d’incendier leur usine

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Alexis Toulon avec AFP , modifié à
Les ouvriers espèrent avec cette annonce obtenir de meilleures primes extra-légales, leur entreprise ayant été liquidée.

Geste de désespoir : les ouvriers du sous-traitant automobile Bosal-le-Rapide à Beine-Nauroy (Marne), filiale du groupe néerlandais Bosal, menaçaient jeudi d'incendier leur usine pour obtenir de meilleures primes extra-légales après la liquidation judiciaire de l'entreprise en février, a-t-on appris auprès des syndicats. "Nous avons placé des bonbonnes de gaz sur les grilles d'entrée et fabriqué un immense bûcher à l'intérieur des locaux que nous sommes prêts à allumer. La citerne à incendie a également été vidée" a expliqué à l'AFP Gérard Gape, le délégué syndical CGT de Bosal-le-Rapide.

Une prime très inférieure à celle des licenciés. Les 58 employés de l'usine spécialisée dans la fabrication de galeries de toit pour véhicules utilitaires occupent le site depuis la liquidation judiciaire de l'entreprise prononcée par le tribunal de commerce de Reims en février dernier. Selon le syndicaliste, le personnel réclame une prime extra-légale de 40.000 euros par personne. "Le groupe nous propose 8.000 euros par personne alors qu'en février 2012 nos collègues licenciés avaient touché 25.000 euros, c'est inacceptable et nous sommes déterminés à aller jusqu'au bout", a précisé M. Gape. "Nous avions un projet de scop que le groupe a fait capoter en revenant sur sa promesse de nous louer les locaux, tout le monde ici est très en colère", ajouté le délégué syndical.

Pénalisé par la chute des constructeurs français. Le sous-traitant automobile qui réalisait plus de 90% de son chiffre d'affaires avec PSA et Renault, a perdu en 2012 le marché galeries d'un nouveau véhicule utilitaire, soit 20% de son chiffre d'affaires. En octobre 2011, le groupe néerlandais avait annoncé la fermeture de la partie attelage, délocalisée en Allemagne et en Hongrie, entraînant le licenciement de 86 employés. En février 2012, les ouvriers de l'usine marnaise avaient bloqué le site durant deux semaines et séquestré par deux fois des dirigeants pendant quelques heures pour dénoncer "l'attitude méprisante" du groupe qui proposait aux salariés licenciés une prime transactionnelle de 8.000 euros contre l'engagement de ne pas les poursuivre en justice ultérieurement. Ils avaient finalement repris le travail après avoir obtenu pour leurs collègues une prime de 25.000 euros nets et le paiement des jours de grève.

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