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Chaque matin, Roland Pérez évoque une question de droit en rapport avec l'actualité dans Europe 1 Bonjour.

Deux couples de retraités de Bretagne se sont plaints auprès d’UFC que Choisir d’une méthode de vente peu orthodoxe les ayant amenés à acheter des matelas destinés à les protéger des ondes magnétiques.

Ils ont été invités, il y a quelques jours, dans les salons d’un très bel hôtel à déguster des produits du terroirs et à recevoir un cadeau, à savoir un smartphone. Mais tout cela à vite tourné à une vente collective de matelas high tech au prix de 3.200 euros le matelas.

Hormis le fait d’avoir été attiré un peu par surprise par cette invitation déguisée en vente de matelas, en quoi cela constitue une pratique illicite ?

Ils ont expliqué à UFC que Choisir qu’ils ont été retenus pendant quatre heures sur place par une équipe de vendeurs très habiles qui les ont convaincus d’acheter un matelas révolutionnaire, livrables et installés le jour même par un technicien disponible. Ils étaient pour cela dans d’excellentes dispositions puisqu’ils avaient reçu le cadeau promis, ce fameux smartphone, et qu’ils étaient particulièrement rassasiés des amuses gueules servis.

Cette méthode de vente dite groupée est interdite ?

Non, elle n’est pas interdite. Seulement, il faut que le client soit informé que, compte tenu des conditions d’achat hors magasins et sur invitations dans un salon loué à cet effet avec une convivialité optimale et des clients appâtés par un cadeau, que tout cela s’apparente à une vente à distance qui autorise les consommateurs à se rétracter sans frais dans un délai de 14 jours, à charge pour le vendeur de récupérer les marchandises et d’être remboursé du prix payé.

La société qui vend les matelas s’est donc défendue comment face à UFC que Choisir ?

La société concernée avance un dénigrement systématique par l’association de défense des consommateurs, rappelant que les ventes groupées sont légales nécessitant des forces commerciales précieuses, face à une concurrence ardue ne leur permettant plus d’attendre le client en magasin.

Ils ne reconnaissent donc avoir forcer la main des clients ?

Loin de là , puisqu’ils affirment avoir attendu le délai de rétractation de 14 jours avant de se faire payer, mais reconnaissant aussi avoir essuyé plus de 50% de rétractation.
Reste qu’il appartiendra à UFC que Choisir de regarder de près les bons de commandes et factures et voir si le délai de rétractation de 14 jours est bien mentionné et ce de façon apparent et clair.