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Chaque jour, Vincent Hervouet traite d’un sujet international.

Élections législatives dimanche en Hongrie. Et victoire annoncée du Fidèsz, le parti de Viktor Orban.

Les élections sans suspens et sans électeurs, on connaît ça en France. En Hongrie, il y a davantage d’électeurs, mais eux z’aussi connaissent le résultat.
Victor Orban, encore et encore et encore. Quatrième mandat, le troisième d’affilée ! Il y a des mondes où c’est banal, Vladimir Poutine ou Abdelaziz Bouteflika y règnent sans fin. Mais c’est le contraire dans l’Union européenne, où les politiciens sont en papier, jetables comme des Kleenex.  
Viktor Orban est un phénomène.
C’est le doyen du Conseil européen, il s’est hissé au pouvoir en grimpant sur les débris du mur. Seule Angela Merkel a connu cette épopée parmi les dirigeants d’aujourd’hui. Mais Angela Merkel est usée jusqu’à la corde, pour rester à la chancellerie, elle était prête à y cohabiter avec n’importe qui. Depuis, elle garde la chambre.  
Alors qu’Orban est un vétéran ce qui n’est jamais facile en démocratie, mais en plus, tonitruant.
Il continue d’écraser la scène politique
La seule question que posent les sondages, c’est de savoir s’il gardera la majorité absolue, la majorité des deux tiers…
Les journalistes qui méprisent Orban et qu’il méprise encore plus, disent que c’est un populiste. Le concept est flou et péjoratif mais ils ont raison. En revanche, un leader populiste qui ne s’use pas au pouvoir, (au contraire !), c’est rare. Un populiste qui relève l’économie au lieu de la ruiner, c’est rarissime. Un populiste qui défie le reste du monde mais sans se mettre ses voisins à dos, c’est tellement rare qu’Orban est unique.
C’est le champion de la droite dure.
La droite et la gauche le prennent pour un idéologue de la contre-révolution. Alors que c’est un pragmatique qui prend tous les moyens pour se faire élire. Il prétend construire une démocratie illibérale. C’est un mot qu’aime bien citer Emmanuel Macron. "La démocratie illibérale, voilà l’ennemi".
Et pour cause : elle rejette le multiculturalisme, elle défend les traditions, l’identité, elle est méfiante sur la culture, pas progressiste du tout sur les questions sociétales.
Concrètement en Hongrie, c’est une clôture pour bloquer les migrants aux frontières, c’est l’Islam considéré comme un poison, et les Commissaires de Bruxelles considérés comme les idiots utiles de la mondialisation.  
Viktor Orban préfère parler à Vladimir Poutine, Donald Trump et Xi Jin Ping plutôt qu’à Jean-Claude Junker.
Sur le plan économique, il a repris le contrôle de la banque centrale et rompu avec le FMI. Et ca marche, 4% de croissance, chôomage au plancher.
Est ce qu’il y a un modèle hongrois en Europe ?
Le Fidez est membre du PPE, le centre droit, majoritaire à Strasbourg. Car la Hongrie n’est pas eurosceptique, c’est même le pays d’Europe centrale qui penche le plus vers l’Europe.
Mais elle est méfiante, elle refuse tout pari fédéral, tout nouveau transfert de souveraineté.
Tot ou tard, Emmanuel Macron va trouver le Hongrois sur son chemin.