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Chaque jour, Vincent Hervouet traite d’un sujet international.

Si l’Iran se dote de l’arme nucléaire, l’Arabie saoudite en fera autant, aussi vite que possible… C’est l’interview du Prince héritier saoudien à la veille de son voyage aux États-Unis.
MBS sur CBS ! Le Prince compare aimablement son voisin Ali Khameini à Hitler… Le guide iranien, tel un führer oriental en train de redessiner le Moyen Orient pour mille ans. Il faut le stopper.
Un peu plus, MBS allait dire, il faut le virer comme faisait l’animateur d’un programme-phare de de la télé américaine, avant de devenir président.
Mohamed Ben Salman a 32 ans, même pas la moitié de l’âge de Donald Trump, mais ces deux-là sont faits pour s’entendre. Leurs retrouvailles lundi dans le bureau ovale seront une fête.
Comme l’Américain, le Saoudien ne doute de rien et surtout pas qu’il ait tous les droits. Il ne respecte rien, car il pense que c’est à lui de fixer les règles du jeu.
Il envisage de se procurer l’arme nucléaire au moment où son pays entre dans le club des pays producteurs de nucléaire civil.
L’Arabie qui baigne sur une mer de pétrole veut se doter de 16 réacteurs. Il y a trois jours, le royaume a étalé ses cartes. 65 milliards d’euros seront investis. Les travaux commenceront l’an prochain. D’ici un mois, on saura quels groupes étrangers ont emporté le marché.
Il faut être médisant comme un Perse pour s’étonner que les Saoudiens veuillent aussi produire leur uranium et l’enrichir.
Pourquoi empêcher les Saoudiens de faire comme les Iraniens ?
Les Iraniens sont au stade nucléaire, ils l’ont payé cher, les sanctions les ont ruinés. Jusqu’à preuve du contraire, ils n’ont pas fabriqué de bombe et les inspecteurs sont sur leurs dos.
Tout cela est fragile, c’est le problème.
Donald Trump veut déchirer l’accord avec Téhéran s’il n’est pas renforcé d’ici deux mois.  Rex Tillerson était le seul à le freiner. Il a été viré.
Les palabres des diplomates avec les Iraniens ne mènent nulle part.
Le sablier se vide.
D’un côté, l’Iran auquel on claque la porte au nez. De l’autre, l’Arabie, prête à tout. La prolifération est relancée. Après, ce sera au tour de l’Egypte, de la Turquie de l’Algérie.
Mais MBS veut moderniser son pays !
On ne critique pas un homme de progrès. Pendant trois mois, il a racketté 381 milliardaires. Certains ont été battus comme plâtre, suspendus la tête en bas, 17 ont fini à l’hôpital, deux généraux sont morts sous la torture. MBS a ramassé 107 milliards de dollars et vérifié que le monde entier laissait faire.
Normal, c’est un humaniste.
Sa sœur Hassa, aussi. Elle a fait la même chose à un artisan venu à son domicile, avenue Foch. Il a été battu, séquestré, terrorisé. Il a dû embrasser les souliers de son altesse pour se faire pardonner.
Ensuite, ce chien a porté plainte. Comme on n’est pas à Ryad, ni sur CBS, le parquet a lancé un mandat d’arrêt.