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SAISON 2016 - 2017, modifié à

Tous les samedis dans l'émission Mediapolis, Claire Hazan revient sur l'actualité et la politique par le prisme des réseaux sociaux.

Claire vous surveillez les réseaux sociaux et cette semaine vous avez retenu sur Facebook le coup de gueule d’un groupe de rock américain bien connu, les White Stripes, qui s’en prend à Donald Trump. Il aurait utilisé dans une vidéo de campagne l’un de leurs titres sans autorisation. Et c’est un coup classique des campagnes électorales...

Dans la campagne, en général il y a l’hymne officiel du candidat, mais aussi les autres chansons qu’il va utiliser pour rythmer ses événements, ses meetings.  Des chansons qui reviennent régulièrement, pour marquer son identité. Et qui ne sont pas choisies au hasard : des titres  connus, entraînants, qui passent à la radio et qui véhiculent des valeurs positives.

Mais c’est souvent fait sans l’autorisation des artistes.

C’est comme ça que Donald Trump s’est mis à dos les White Stripes. Le groupe a déclaré sur Facebook être écœurés par cette association entre sa musique et le candidat.

Donald Trump est coutumier du fait. Il s’est déjà attiré les foudres de la chanteuse Adele, des Rolling Stones, de REM, du chanteur canadien Neil Young dont il a diffusé les titres lors de ses meetings. Les plus tendres se contentent de l’insulter sur les réseaux sociaux. Les autres envoient leur avocat.

Avec comme motif l’atteinte aux droits d’auteur, quand c’est fait sans autorisation.

En France, c’est ce qui est arrivé à l’UMP en 2009. Le parti a ouvert son Conseil National avec la chanson Kids du groupe MGMT. Verdict : 30 000 euros de dommages et intérêts...

Pile en plus au moment où le gouvernement est en train de négocier la loi Hadopi (pour la protection du droit d’auteur)… c’est sûr, ça fait désordre.

Et dans tout l’arsenal de communication d’une campagne, la bande son finalement c’est plus important qu’on ne croit...

Elle doit créer de l’émotion, fédérer les foules, accompagner les entrées en scène du candidat et faire passer ses valeurs.

Et c’est aussi ce qui pose problème aux artistes. Le fait d’être associé à un candidat dont ils ne partagent pas les valeurs, ou tout simplement à la politique. En France ils peuvent s’y opposer au nom du droit moral. Mais aux Etats-Unis ce droit ne s’applique pas à la musique. Donc si le candidat a obtenu les droits, il est ensuite difficile pour l’artiste de s’y opposer. Ce qui donne des situations étranges. Pendant les primaires américaines, Neil Young –diffusé chez Donald Trump- soutenait ouvertement Bernie Sanders.

Normalement, cette situation ne devrait pas se produire. Si la bande son d’une campagne a été bien pensée, vous devez pouvoir reconnaître le candidat à partir de ses chansons.

Je vous fais écouter quelques exemples, diffusés pendant des meetings politiques. Vous me dites s’ils vous évoquent quelqu’un..