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SAISON 2017 - 2018

Tous les samedis dans l'émission Mediapolis, Claire Hazan revient sur l'actualité et la politique par le prisme des réseaux sociaux.

Les fake news… Tout le monde est d’accord sur l’ampleur du problème (ce n’était pas le cas il y a un an)… mais personne ne s’entend sur la solution.

 

Alors, qui pour faire la peau aux fake news ? Est-ce que c’est l’Etat qui doit agir, les médias ou les plateformes de réseaux sociaux ? Aucune des réponses ne fait l’unanimité.

 

Examinons-les une par une. Réponse numéro 1 : l’Etat

[SON] - J’ai décidé que nous allions faire évoluer notre dispositif juridique pour protéger la vie démocratique de ces fausses nouvelles. Un texte de loi sera prochainement déposé à ce sujet. En période électorale, sur les plateformes internet, les contenus n’auront plus tt à fait les mêmes règles.

 

On vient d’entendre Emmanuel Macron, qui annonçait la semaine dernière un projet de loi contre les fausses nouvelles en période électorale. On n’en connait pas les détails… mais il est déjà très controversé. Pourquoi ? Parce qu’il permettrait au pouvoir judiciaire (juges) de décider de quels contenus doivent être supprimés ou non des réseaux sociaux. Ce qui pose certaines questions. Comment décider en urgence de ce qui est vrai ou faux ? Et n’y a-t-il pas un danger à laisser ce choix entre les mains d’un pouvoir, quel qu’il soit ? Les plus alarmistes voient déjà dans cette loi un outil déguisé de censure des médias.

 

Pourtant, les Français sont majoritairement pour ce projet de loi, à 79% (sondage du Figaro d’hier).

 

La solution numéro deux fait appel non pas à l’Etat mais aux médias donc…

 

Oui qui s’appliquent avec des services dédiés à démonter une par une les fake news : les rubriques Décodeurs du Monde, Désintox de Libération etc.

Mais là encore le fact-checking n’a plus autant la côte. Ses détracteurs lui reprochent de maquiller son parti-pris en objectivité.

Les reproches vont même plus loin. Il faut savoir que Libé, Le Monde, l’AFP, 20 minutes etc- sont rémunérés par Facebook pour faire le sale boulot à sa place, càd la chasse aux fake news sur la plateforme. Derrière la bonne volonté initiale de ce partenariat, un paradoxe : Facebook c’est à la fois la solution ET la cause problème. Peut-on encore dénoncer cela quand on est média financé par Facebook? La question est posée, notamment par le Canard enchaîné qui a épinglé le Monde à ce sujet.

 

Bon… très bien… mais il nous reste quoi alors ?

 

Il reste la pédagogie, l’esprit critique, l’éducation, pour devenir son propre rempart aux fake news… Là, tout le monde d’accord… mais ça prend un peu plus de temps.

En attendant, Mark Zuckerberg vient d’annoncer sa bonne résolution personelle pour 2018. Après avoir couru 600 km, appris le mandarin et lu 25 livres les années précédentes… en  2018, il veut tout simplement… «réparer Facebook ». Bah voilà on est rassurés…