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SAISON 2016 - 2017, modifié à

Tous les samedis dans l'émission Mediapolis, Claire Hazan revient sur l'actualité et la politique par le prisme des réseaux sociaux.

Cette semaine Claire vous nous emmenez du côté de la presse américaine, déjà pas mal chahutée par l’élection de Donald Trump qu’elle n’avait pas vu venir. Et depuis qu’il est élu, elle est confrontée à de nouvelles questions.

Faut-il couvrir ou boycotter les tweets de Donald Trump ? C’est la question qui taraude les médias américains en ce moment. 

Les tweets du candidat Donald Trump vous les connaissez : fantaisistes, contradictoires, et même souvent mensongers. Rien n’a changé depuis qu’il est Président. Sauf le fait, justement… qu’il est Président (enfin bientôt).

Ses mots ont donc en théorie plus de poids, plus de crédibilité. Si l’on suit le schéma classique, 1 déclaration présidentielle= 1 décision politique actée.

Mais là… cette semaine par exemple, en 2/3 tweets impulsifs et non étayés, il parle de revenir sur le dégel avec Cuba, de déchoir de leur nationalité ceux qui brûlent le drapeau américain.

Faut-il traiter ces 140 signes comme une information politique sérieuse ? Ou ignorer l’ado Trump qui s’est encore emparé de la tablette sans autorisation ? Les médias sont en totale déroute. Avec en face, ce président qui se fiche ouvertement de sa propre cohérence, et qui utilise un réseau social comme principale (voire comme seule) voie de presse.

Et dans ce débat qui agite les médias, il y a deux écoles visiblement…

Oui il y a ceux, comme le site Politico, qui appellent les médias à ne pas être « l’idiot utile » de Trump, en relayant le moindre tweet. Pour eux,  sa stratégie est claire : créer de la confusion, faire les gros titres avec des tweets, pour détourner la presse des vrais sujets qui le concernent. Au hasard les possibles conflits d’intérêts entre sa nouvelle fonction et ses affaires…

A l’inverse, le Washington Post publie une tribune intitulée« Pourquoi nous ne pouvons et ne devons ignorer les tweets de Donald Trump ». L’auteur résume parfaitement le dilemme des journalistes : couvrir les tweets présidentiels et faire le jeu de Trump. Ou ne pas les couvrir et laisser ses mensonges dans la nature, sans jamais les démentir.

C’est incroyable que quelques tweets suscitent autant de questionnements non ?

Oui mais vous le savez, il conspue les journalistes, rechigne à être suivi par ceux de la Maison Blanche, n’a fait aucune conférence de presse depuis son élection. A la place, il publie des vidéos sur Youtube et s’adresse directement à ses 16 millions d’abonnés sur Twitter. Entre les médias et le Président-élu, les codes habituels sont cassés. Reste à voir si après son investiture du 20 janvier, il pourra continuer sur la même lignée.