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SAISON 2017 - 2018, modifié à

Tous les samedis dans l'émission Mediapolis, Claire Hazan revient sur l'actualité et la politique par le prisme des réseaux sociaux.

Claire Hazan scrute les réseaux sociaux pour Mediapolis. Et cette semaine, on y a parlé de l’attentat survenu en Somalie samedi dernier, le plus meurtrier du pays. Au cœur du débat qu’elle a suivi sur Twitter, une question…

 

Les médias occidentaux ont-ils suffisamment couvert l’attentat de Mogadiscio ?

La question revient à chaque catastrophe lointaine. Teintée d’une suspicion : plus c’est loin, moins les médias et les politiques s’y intéressent. Un phénomène qu’on a coutume d’appeler la « loi du mort-kilométrique ».

Cette semaine c’est Sophia Chikirou, membre de la FI, directrice de campagne de JL Mélenchon qui a relancé le débat sur les réseaux sociaux.

Lundi, elle a tweeté :  « Je suis sidérée de constater que cet attentat n’intéresse pas la presse française. Avec @LeMediaTV, nous envoyons nos pensées solidaires ».

Solidaires… mais pas désintéressée. Le mediaTV, c’est le media qu’elle lancera en janvier prochain avec d’autres membres de la France Insoumise.

Hashtag « Je suis Mogadiscio », mais surtout « je suis en promo ».

En face, dans la presse, c’est branle-bas de combat : l’AFP (dont Sophia Chikirou a utilisé une photo dans son tweet) lui a répondu sur Twitter. Puis un journaliste de l’émission Quotidien a répliqué, en compilant les unes et les ouvertures de JT consacrées à l’attentat.

Au JT de TF1 justement… pendant ce temps-là… Jean-Luc Mélenchon réagissait à l’interview d’Emmanuel Macron diffusée la veille :

 

« À cet instant, je vais vous dire, il y a des paroles qui ont manqué hier soir Pas un mot pour Mogadiscio ? Enfin écoutez M. Bouleau. C'est le chef de l'État français. 300 morts. Pas un mot de compassion. Eh bien moi, je vais dire au nom de la France, à tous ces braves gens, que nous sommes avec eux dans le deuil. »

 

Avec eux… mais surtout… contre Emmanuel Macron. On a bien compris le message. Pas sûr qu’il soit arrivé jusqu’en Somalie.

La question de départ, sur la couverture médiatique et politique de ce type d’événements, semble pourtant légitime.

Mais la réponse, aujourd’hui, reste souvent coincée entre récupération politique et indignation à la carte sur les réseaux sociaux. Elle se cristallise autour d’étranges symboles : existe-t-il un hashtag de soutien au nom du pays touché? Anne Hidalgo a-t-elle bien éteint la Tour Eiffel ? Et le Président a-t-il tweeté trop tôt ou trop tard sa solidarité ?