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SAISON 2016 - 2017, modifié à

Tous les samedis dans l'émission Mediapolis, Claire Hazan revient sur l'actualité et la politique par le prisme des réseaux sociaux.

Rebondissements, révélations, coups de théâtre… la présidentielle française ressemble de plus en plus à une série télé, dont on aurait bien du mal à prédire la suite. Claire, c’est aussi ce que vous inspirent les réactions des spectateurs -enfin des internautes- sur les réseaux sociaux.

Il y a un an à peu près nous proposions à nos auditeurs une émission spéciale sur les séries politiques.

Il y a un an, détendus dans ce même studio, nous nous demandions si Baron Noir ne manquait pas un peu de nuances, nous plaisantions sur le cynisme sans limite de House of Cards, sur sa vision extrêmement noire de la politique : quand même, est-ce qu’ils n’en font pas un peu trop ces scénaristes?!!

La réponse est tombée cette semaine. Sous la forme d’un hashtag : #House of Sarthe. La Sarthe c’est le fief de F. Fillon, et ce mot clé c’est celui qu’utilisent les internautes pour suivre et commenter l’actualité du candidat sur Twitter. Oui, la réalité est devenue plus palpitante que la fiction. Et désormais elle se consomme, elle se « bingewatch », telle une bonne série sur Netflix. C’est valable pour tous, journalistes, politiques et internautes. On se passionne pour les péripéties tordues de nos héros - un épisode minimum par jour- on commente les rebondissements en direct sur les réseaux sociaux, on sort le pop-corn à chaque conférence de presse surprise et bien sûr on tweete nos pronostics pour le prochain épisode.

« Previously on Présidentielle 2017 », déjà beaucoup de coups de théâtre : la non-candidature de François Hollande, l’élimination des favoris durant les primaires, la mise en cause du nouveau favori, le ralliement de François Bayrou à Emmanuel Macron. Mais le dernier épisode – saison 5 épisode 7- les a tous surpassés. Suspense insoutenable. Diffusé ce mercredi à 12h30 avec 30 mn de retard, il a fait naitre en une matinée seulement les conjectures les plus folles. Pénélope Fillon serait en garde à vue, François Fillon se retirerait. Au final rien de nouveau sous le soleil : le personnage principal maintient sa candidature malgré un risque de mise en examen, ce qu’il avait finalement déjà laissé entendre à la saison 4.

Là il y a matière à inspirer les prochaines saisons des vraies séries politique.

Même pas. L’AFP a interrogé les scénaristes de plusieurs séries politiques françaises. Ils disent tous la même chose : « Si l’on présentait un tel scénario à la production, elle nous le refuserait. C’est trop tiré par les cheveux. »

Le scénariste de Borgen, la série danoise, s’excuse : «Ma série a presque l’air innocente et désuète à côté de la réalité ».

Oui mais dans la réalité, plus complexe, il n'y a pas qu’un seul scénariste aux commandes : hommes politiques, électeurs, mais aussi medias et justice selon certains, peuvent retoucher le script à tout moment. Les politiques, pris dans un flot d’événements imprévisibles (scandales, révélations, défections) doivent alors émettre des hypothèses,  parier sur l’issue des épisodes  et faire évoluer leur discours et leur personnage si besoin. Reste à espérer qu’ils pourront aussi parler programmes et projet avant la prochaine saison.