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Restée intacte, la ville de Senlis est un lieu privilégié par les réalisateurs. Un véritable studio à ciel ouvert.

W.B. : Nous partons dans l’Oise, entre Chantilly et Senlis, pour vivre un week-end sous le signe du cinéma. On ne le sait pas assez mais Senlis est un petit Hollywood.

V.Z. : C’est un des lieux favoris des réalisateurs pour les tournages cinématographiques. C’est une terre de tournages grâce à son patrimoine qui est resté intact. C’est une force pour ce coin-là. C’est un studio à ciel ouvert, c’est mieux que du carton-pâte. Tous les ingrédients sont là. Il y a des maisons à colombages, il y a des remparts gallo-romains mais aussi médiévaux et il y a ces petites ruelles pavées avec de hôtels particuliers enchâssés les uns aux autres. Il y a des caves gothiques des souterrains. Savez-vous pourquoi c’est resté intact ? Depuis les années 20, il n’y a pas eu de train, ce qui a évité les bombardements pendant la Seconde Guerre Mondiale.

W.B. : Combien de films ont été tournés à Senlis ?

V.Z. : 150 ! Et les plus grands y ont posé leur caméra : Louis Malle, James Ivory, Claude Miller, même Coluche avec "Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine". Encore ? "Peau d’âne" de Jacques Demy, "Papy fait de la résistance" de Poiré, "Le mari de la coiffeuse" de Leconte, pour lequel la boulangerie s’est transformée en salon de coiffure et puis  "Séraphine" de Martin Provost. Ce film avait récolté 7 Cesars. On a toujours les décors en tête, ce qui a donné l’idée à l’office du tourisme de Senlis de proposer des visites guidées sur l’histoire de Séraphine. Elles croisent l’histoire des lieux tout en donnant des explications sur le tournage du film.

W.B. : Du cinéma à l’opéra. On peut aussi revivre là-bas l’atmosphère de « Marguerite » ?

V.Z. : Ils proposent quelque chose d’assez original, vendredi prochain le 3 juin. C’est un dîner gastronomique assez particulier. Au moment où arrive l’entrée, voilà que la serveuse se réveille. Nous avons une chanteuse lyrique qui va chanter. Il y a de véritables chanteuses lyriques du Belcanto qui viennent rythmer ce dîner avec des intermèdes lyriques. C’est une manière de démocratiser l’opéra avec des airs connus, piochés dans le répertoire de Verdi, de Puccini, de Bizet… dans une salle assez incroyable. C’est une salle qui s’y prête puisque c’est une ancienne salle de bal. Le premier propriétaire du château y organisait des concerts. Il y a même une estrade.

W.B. : On résume notre escapade culturelle du week-end dans l’Oise ?

V.Z. : Il y a les visites cinéma guidées à Senlis et puis le dîner Belcanto vendredi prochain à l’Hôtel Mont Royal Chantilly. On peut y rester dormir, en plus ils font des forfaits. C’est un prix mais ça peut être un beau cadeau pour la Fête des mères si vous n’avez pas encore d’idée : 260 euros pour le dîner gastronomique et la chambre.