Fred Trump, l'homme de la vie de Donald Trump

Donald Trump 4:45
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Fred Trump, le père de Donald Trump, est la première personne que le nouveau président des Etats-Unis a remercié après son élection. Il a profondément marqué le destin de son fils.

2 Cadillac Bleues, jumelles, aussi impeccables l’une que l’autre. Sur les plaques  d’immatriculation, les 2 mêmes lettres suivies d’un  chiffre : FT1 pour la 1ère et FT2 pour la seconde. F.T pour Fred Trump. Quelle que ce soit la Cadillac du jour, on le voyait tout de suite arriver sur les chantiers, racontait il y a quelques années, l’un de ses anciens contre maitres.

Frédérick Christ Trump, qui préférait qu’on l’appelle Fred Trump. Plus facile, plus efficace, plus américain, pour ce fils d’immigré allemand, devenu le roi de l’immobilier du Queens et de Brooklyn dans l’Amérique de l’après-guerre. Fred Trump, le père-modèle et la figure clé du nouveau Président des Etats-Unis, l’homme le plus important de sa vie.

Fred Trump ou l’histoire d’un self-made-man, l’un des héros de cette Amérique d’autrefois qui s’est construite par le bas. Un bosseur avisé, qui fit fortune en construisant des logements pour la middle class new-yorkaise. Des petits immeubles solides et proprets, dont Fred Trump restait, la plupart du temps, propriétaire. Des milliers de loyers qui firent la richesse d’un homme, qui s’était inventé des origines suédoises pour cacher ses racines allemandes. Göteborg plus facile à faire passer que Kallstadt auprès de ses nombreux locataires juifs.  

Trump au lieu de Drumpf, le nom d’origine de la famille. Fred Trump, fils de Friedrich Drumpf, le grand-père de Donald, un jeune émigré débarqué de Rhénanie à la fin du 19ème Siècle. Il a 16 ans et un culot incroyable : il baratine les agents de l’émigration et change son nom en Trump. Le début de l’histoire américaine de la famille.

Garçon coiffeur, Friedrich lâchera le coupe-choux pour tenter sa chance dans l’ouest, à l’autre bout du pays, en Alaska. La ruée vers l’or, les caribous, les trappeurs…  Friedrich Trump commence par ouvrir une gargote sur la route des pionniers du nord. Un boui-boui très rentable qui lui permettra de se lancer, quelques années plus tard, au Canada, dans les 1ers hôtels-restaurants. Des espèces d’auberges-pensions dans lesquelles Friedrich régalait autant ses clients dans leurs assiettes que dans leurs chambres. Une formule bonne bouffe/filles légères qui fera un véritable tabac dans le Yukon Canadien.

Friedrich, un type truculent, un peu roublard, un peu maquereau, qui mourra de la grippe espagnole en 1918, après être devenu un respectable homme d’affaires, établi dans le Bronx. C’est sa veuve et son fils Frédéric, le père de Donald,  né en 1905, qui reprendront ses affaires. La naissance de la société "Trump and sun", l’ancêtre de la Trump Organisation.

Frédérick Christ Trump fera son 1er business à 15 ans. On est en 1920, les Ford T se vendent comme des petits pains. Fred Trump a l’idée de construire des garages. C’est sa maman, Elizabeth, tout aussi allemande que feu son père, qui signe les contrats et encaisse les chèques. La culture du travail en famille, si chère à Donald, quelques décennies plus tard.

En un quart de siècle, Fred deviendra millionnaire et épousera Mary MacLeod, la mère de Donald, une Ecossaise débarquée en Amérique à 19 ans, pour trouver un mari et une situation. Ils auront 2 fils et 2 filles.  Fred à de l’allure, la moustache prospère et un faux air de Walt Disney. C’est lui qui s’occupe de l’éducation des garçons. Une éducation à l’ancienne. Un seul mot à la bouche : le travail. Et bien fait s’il vous plaît !

Un père, aussi intransigeant que bienveillant, qui mettra ses fils dans les meilleures écoles, tout en les obligeant à faire des petits boulots pour gagner leur argent de poche. Toute son adolescence, Donald livrera des journaux sur les chantiers. Le contact des ouvriers, le "parler comme eux" : cash, cru…  bosser et s’accrocher… L’autre leçon de vie du Père de D.Trump : ne jamais lâcher, ne jamais se décourager.

Fred Trump est mort il y a 17 ans, dans la maison qu’il s’était fait construire dans le Queens au début des années 50, laissant à son fils adoré quelques dizaines de millions de dollars et ce à quoi il tenait le plus : ses 2 Cadillac bleues. Les voitures de son Rêve Américain…