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SAISON 2016 - 2017

Jusqu'au 29 avril au théâtre des Déchargeurs, Sarah Fuentes joue le rôle d'une version trash & fun de Peau d'Ane.

Sarah Fuentes est auteur et interprète d'une pièce qui se joue jusqu'au 29 avril au théâtre des Déchargeurs,qui s'appelle Fucking Happy End.

Ce que je pourrai traduire gentiment par "j'en ai assez des contes de fée".

Ce spectacle est une version modernisée de Peau d’Âne, qui montre l'envers du décor d'un conte de fées.
C'est très drôle, complètement déjanté, et ça pose d'excellentes questions féministes comme par exemple : "Pourquoi Blanche-Neige attend le Prince Charmant alors qu'elle a sept nains sous la main ?"
Selon l'auteur de la pièce, c'est que la vie des femmes n'est pas un conte de fées ! c'est même plutôt l'inverse : dans la vie, on commence par rencontrer le Prince Charmant, on l'embrasse on l'épouse et ensuite seulement il devient un crapaud pendant les 40 années suivantes.
Méfiez-vous donc des mecs trop beau en soirée, au réveil, les carrosses deviennent des citrouilles !

Fucking Happy End est donc une version trash & fun de Peau d’Âne qui était déjà très trash dans la version initiale de Charles Perrault.
Puisque c'est l'histoire d'un roi voulant épouser sa propre fille, qui pour lui échapper, doit s'enfuir en se camouflant dans une peau d'âne sanguinolente.
Donc niveau conte de fées, déjà en 1694, c'était plus proche de "La belle au bois de Boulogne" que de "Boucle d'or et les trois ours."
En 2017, ça ne s'arrange pas, Blanche-Neige est une dominatrice moulée dans du latex, le petit chaperon rouge deal de la drogue etc. C'est une pièce de théâtre rebelle, si elle était candidate à l'élection présidentielle , elle s'appellerait "Alice au pays de l'antisystème !"
Mais toute cette rébellion n'est pas gratuite, elle est au service d'une vraie réflexion sur la place des femmes dans la société, en s'attaquant notamment au Complexe de Cendrillon. C'est un syndrome basé sur la peur de certaines femmes d'être indépendante.

On apprend des choses et on rigole. Fucking Happy End : pourquoi faudrait-il se priver d'un tel spectacle ?