Le champagne, en berne en France, dopé par l’export et espionnage entre les USA, la Grande-Bretagne et Israël, les révélations de Snowden : les experts d'Europe 1 vous informent

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SAISON 2016 - 2017

Axel de Tarlé, Géraldine Woessner et Sophie Larmoyer font le point sur l'actualité du jour.

 

Axel de Tarlé, expert économie

À deux semaines de Noël, on s'intéresse au champagne qui a de moins en moins la cote.
Les ventes reculent, notamment en France.

Sur les neuf premiers mois de l'année, les ventes reculent de 1,3 %, d'après les chiffres des Échos.
C'est surtout en France, que les ventes baissent et ce depuis plusieurs années.
Si bien que le marché français qui représentait 62 % des ventes totale en 2009 ne représente plus aujourd'hui que la moitié des ventes. L'autre moitié, c'est l'export.
Pour info : en moyenne, un Français va boire deux bouteilles et demi par an mais, ça baisse.

Qu'est ce qui se passe ? Pourquoi les ventes-reculent-elles en France ?

D'abord, parce qu’il y a moins de touristes qui, quand ils viennent en France, en profitent pour consommer et ramener chez eux du champagne.
Mais, ce qui est plus inquiétant, c'est qu'auprès de la population française, le champagne a moins la cote face à la mode des Cocktails ou du prosecco italien, ce vin pétillant que l'on propose partout. Il y a également la montée du vin rosé l'été, y compris auprès de la jetset à Saint Tropez.
Le champagne est un peu passé de mode, il est un peu vieillot. Et son image a été un peu écornée par toutes les promos dans les grandes surfaces.

Et à l'international ? Les ventes progressent toujours ?

Oui, même si pas de chance. le premier marché à l'international, c'est la Grande-Bretagne où le champagne, souffre depuis le Brexit, avec la baisse de la Livre Sterling qui l'a rendu beaucoup plus cher.
Mais, oui le champagne se vend toujours de mieux en mieux au Grand International aux États-Unis, Japon ou Australie, avec des progressions à deux chiffres. Des pays où la marque Champagne fait toujours rêver, synonyme de luxe et de savoir vivre à la française.

 

Sophie Larmoyer, experte international

Les documents révélés par l’Américain Edward Snowden font toujours couler de l’encre. On découvre de nouveaux aspects du cyber espionnage mondial comme l’interception de communications de passagers dans les avions. Vous, moi, tout le monde potentiellement.

Exactement. C’est le quotidien Le Monde qui a pu travailler sur des archives qui montrent, selon le journal, comment la NSA, l’Agence nationale de sécurité américaine, et son homologue britannique, ont surveillé des avions et surtout leurs passagers entre 2005 et 2013. Ces opérations portent de jolis noms : "Pie voleuse" et "Pigeon voyageur".

Une surveillance qui passe par les téléphones. Comment ça marche ?

Quand l’avion est monté à 10.000 pieds, c'est à dire un peu plus de trois kilomètres de haut, le signal GPS transite par un satellite qui le renvoie au sol. C’est là que des antennes secrètes captent les informations au passage. Ça peut être une conversation, un texto, des échanges par mail ou réseaux sociaux. D’après le Monde, il suffit qu’un téléphone soit allumé pour être localisé. Aujourd’hui une centaine de compagnies aériennes permettent l’usage du téléphone dans l’avion.

D’après ces documents, Air France aurait été au cœur de la surveillance des Américains et des Britanniques ?

C’est ce qu’avance Le Monde, ces documents consignent que dès la fin 2003, "la CIA considère que les vols Air France et Air Mexico sont des cibles potentielles de terroristes" et donc "ils doivent être sous la plus haute surveillance".
Alors tout cela pose un petit problème, quand même.

Dans un avion Air France, on ne peut pas téléphoner.

Exact, c’est tout bonnement impossible d’avoir une connexion. La compagnie l’a rappelée hier encore. Elle a bien fait des essais en 2007 mais qui ont été abandonnés, ça n’était pas concluant. Elle a clairement un train de retard sur ce service d’ailleurs. Donc on ne voit pas trop comment ces vols ont pu être surveillés. Air France va bientôt passer directement au Wifi à bord, comme ses concurrents. Et c’est plutôt amusant finalement de se dire que maintenant que tout est possible, à 10.000 pieds d’altitude, la seule façon de vraiment protéger ses données, ce sera de laisser son téléphone éteint.

 

Géraldine Woessner pour le Vrai faux de l'info

Le Vrai-Faux de l’info avec l’auto-satisfécit de Maurice Leroy.

Le député Nouveau Centre, soutient François Fillon dont il juge les valeurs compatibles avec celles de sa famille politique. La baisse des dépenses publiques est pour lui un impératif, il se vante d’ailleurs de donner l’exemple. 

Maurice Leroy : "Nous sommes (le département du Loir-et-Cher) cités en exemple par la Cour des Comptes. Nous sommes dans le club fermé des sept départements en France sur 101 qui ont réduit la masse salariale" des fonctionnaires".

Le Loir-et-Cher est l’un des seuls départements à avoir réduit sa masse salariale, c’est vrai ou c’est faux ?

C’est vrai pour 2015, comme le salue la Cour des comptes dans un récent rapport. Cette année-là, les dépenses de personnel ont baissé dans le département de Maurice Leroy de 0,39%. Un effort louable, mais quand même très modeste après des années de hausse continue car elles avaient augmenté, ces même dépenses, de 13% entre 2009 et 2013. Et même si la masse salariale, le nombre de fonctionnaires donc, n’a pas évolué, il le jure, les dépenses de personnels sont quand même reparties à la hausse en 2016 parce que le point d’indice a tout simplement augmenté. Les efforts sont donc réels, mais à relativiser.

Pourtant Maurice Leroy soutient François Fillon, qui veut supprimer 500.000 postes de fonctionnaires.

Et c’est dire l’ampleur des difficultés qu'il y aurait à surmonter. Seulement sept départements sur 101 ont réduit leur dépenses de personnel en 2015, dans de très faibles proportions et après des années de dérive. Les effectifs dans la fonction publique territoriale ont explosé de près de 30% depuis 2002, souligne l’Insee. Les communes ont le plus embauché, mais les départements aussi ont dû absorber des transferts de compétence, recruter pour l’Action Sociale et notamment la gestion du RSA qui pèse extrêmement lourd. Cela dit, depuis que les dotations de l’État se réduisent, on observe partout des efforts. Les dépenses de personnel augmentent moins vite mais, c'est une réalité, elles augmentent toujours.

Cela illustre la volonté qu’il faudrait pour ne plus remplacer un départ à la retraite sur deux. Les collectivités devraient faire des choix et repenser leurs missions, même s’il existe des marges de progression. La Saône-et-Loire par exemple, dépense 190 euros par habitant pour son personnel, contre 328 en Lozère, et plus du double, 433 euros, en Corse-du-Sud.