Hausse des tarifs des péages autoroutiers et l'Assemblée générale de l'ONU : les experts d'Europe 1 vous informent

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SAISON 2016 - 2017

Axel de Tarlé, Géraldine Woessner et Sophie Larmoyer font le point sur l'actualité du jour.

 

Axel de Tarlé, expert économie

Nouvelle hausse des péages sur les autoroutes.
Pour financer son nouveau plan d'amélioration du réseau, le gouvernement autorise les sociétés d'autoroutes à relever leurs tarifs.

C'est le secrétaire d'État au Transport, Alain Vidalies, qui l'a annoncé hier dans le Journal du Dimanche.
Les péages augmenteront entre + 0,3 et + 0,4% en 2018, 2019 et 2020, en plus de la hausse déjà programmée.
Concrètement, Cofiroute qui avait prévu par exemple d'augmenter ses tarifs de 1,5% les augmentera finalement de 1,8%. Sur un ticket d'autoroute de 30 euros, ça fait 50 centimes en plus à payer au total et ce alors que l’inflation est quasi nulle avec seulement +0,2% sur un an.

Pourquoi n'entend-ton pas Ségolène Royal qui était parti en guerre contre la hausse des péages ?

Il y avait un peu d'hypocrisie dans cette affaire parce que le gouvernement a relevé les taxes sur les autoroutes et par voie de conséquence, les autoroutes se sont contentées de répercuté cette hausse des taxes. Le gouvernement n'était donc pas tout blanc dans cette affaire.

Cette fois, qu'est ce qui justifie, cette nouvelle hausse des péages ? Parce que ces autoroutes sont payées et amorties.

Le gouvernement demande aux sociétés d'autoroute, de construire de nouveaux aménagements, de construire de nouvelles sorties d'autoroutes, des ponts, des parkings de covoiturage et des murs anti-Bruit. En tout, il y a pour un milliard d’euros de travaux, c’est donc normal que les société d'autoroutes facturent ces travaux qu'on leur demande de faire.

Après, il y a deux façon de financer ces travaux.
Soit on n'augmente pas les tarif mais on allonge la concession. C'est ce qu'on avait fait avec le dernier plan autoroutier. On a donné aux sociétés d'autoroutes deux années supplémentaires de péage, au-delà de 2030. Avouez que ce n'est pas très courageux de faire payer les travaux d'aujourd'hui par nos enfants en 2030.
L'autre façon de payer ces travaux d'aujourd'hui, c'est de relever les tarifs pendant trois ans soir de 2018 à 2020, c'est mieux car on assume nos dépenses.

 

 

Sophie Larmoyer, experte international

135 dirigeants de la planète sont attendus à partir d’aujourd’hui à New-York, pour la 71e Assemblée générale des Nations-Unies. Un rendez-vous annuel incontournable mais qui y va et pour y faire quoi ?

Tout le monde y va ! Les 193 pays membres des Nations-Unies se retrouvent à New-York au bord de l’East River, à Manhattan.
L’Assemblée générale en elle-même dure trois mois, mais demain commence le "débat général annuel", c’est le moment où viennent les chefs. Là, pendant une semaine, c’est une sorte de "Mondial de la diplomatie".
 
Y a-t-il un thème officiel pour cette réunion ?

Oui cette fois ce sont "les objectifs de développement durable d’ici 2030" mais cette semaine-là, en particulier, a un agenda très spécial qui est dicté par les grands problèmes du moment.
Donc, la Syrie bien-sûr, ou encore les réfugiés, il en sera beaucoup question. On parlera aussi du combat contre l’État islamique et de lutte contre le réchauffement climatique. Une vingtaine d’États devrait d'ailleurs ratifier l’Accord de Paris mercredi.

Est-ce qu’il y a des discours qui sont particulièrement attendus à la tribune de l’Onu ?

Bien-sûr et cette fois on attend beaucoup le dernier discours de Barak Obama. Demain il sera le 2e à parler, juste après le nouveau président brésilien Michel Temer et juste avant François Hollande.
Certaines années, on guettait les "anti-américains", qui venaient narguer l’ennemi sur ses terres, à New-York. Par exemple en 2006, quand le Vénézuélien Hugo Chavez monte à la tribune où s’était exprimé George Bush la veille et dit "Le diable était ici. Ça sent encore le soufre" et puis il se signe, toute la salle rigole. On guettait les Kadhafi, Ahmadinejad, qui avaient une tribune pour régler leurs comptes, qui d’ailleurs ne respectaient jamais les 10 minutes réglementaires de discours.
Aujourd’hui il y a moins de personnages hauts en couleur comme ça et moins de surprises.

 

Géraldine Woessner pour le Vrai faux de l'info

Sous le radar du vrai-faux de l’info ce matin, le candidat à la primaire de la droite, Bruno le Maire. Il a présenté hier à Sètes son contrat présidentiel, un pavé de 1.000 pages tellement détaillé qu’il s’y est un peu perdu, en parlant notamment des dépenses militaires.

Bruno Le Maire : "Nous voulons une Union Européenne qui prenne enfin conscience de la gravité de la menace autour d’elle, et qui arrête la politique de l’autruche en disant qu’il n’y pas de menace, qu’il n’y a pas de problèmes, qu’il est inutile d’avoir une défense (…) Et je regrette, je regrette au plus profond de moi-même, que nous soyons nous français (…) si seuls à augmenter nos budgets de défense !"

La France serait la seule en Europe à augmenter son budget de Défense, c’est vrai ou c’est faux ?

C’est absolument faux, c’est même exactement l’inverse. Après des années de coupes budgétaires, l’érosion des budgets de Défense en Europe s’est brusquement arrêtée en 2014 dans la foulée de la crise ukrainienne. 11 pays d’Europe ont alors augmenté leurs budgets et le mouvement depuis n’a fait que s’amplifier. La Suède s’est réveillée, la Pologne, L’Espagne, le Portugal ou encore la Grande-Bretagne ont adopté un plan d’investissements massif pour les années qui viennent. Même l’Allemagne, la très pacifiste Allemagne, qui n’avait fait que trancher son budget de Défense depuis la guerre, s’est totalement retournée. Selon les données que compile l’Otan, elle a augmenté son budget de 2,4 milliards ces deux dernières années, c’est plus que la France, qui n’a consenti elle, à une rallonge qu’en 2016 de 600 millions d’Euros.

En fait, la France fait moins que les autres ?

Elle ne fait pas plus en tous cas. François hollande avait promis, après les attentats de Charlie hebdo, 3,8 milliards de plus pour le budget de la Défense, mais étalés sur quatre ans, jusqu’en 2019. Pour l’isntant, on n’a vu que 600 millions et il n’a pris aucun autre engagement. Pendant ce temps qu’a fait l’Allemagne ? Un nouveau livre blanc dans lequel elle s’engage à augmenter de huit milliards son budget sur cinq ans pour lutter contre le terrorisme et a porté à terme son effort militaire à 2% de son PIB comme l’exige le traité de l’Otan. Évidemment elle part de loin, de beaucoup plus loin que la France, mais elle a les moyens de ses ambitions, c’est toute la différence. La France, elle, n’a prit aucun engagement pour atteindre ce but, ces fameux 2% dont elle est plus proche, c’est vrai. La France a moins démilitarisé que les autres ces 20 dernières années, même si son budget a fondu, elle dispose comme l’Angleterre, de l’arme nucléaire, et elle est l’un des rares pays à intervenir sur des fronts extérieurs. Mais combien de temps pourra-t-elle le faire ? Monsieur Le Maire plaide pour une augmentation massive du budget, il a raison. Mais il faut remettre les choses en perspective, quand les États-Unis consacrent 3,5% de leur PIB aux dépenses militaires, 5% pour la russie ou encore 13% pour l’Arabie Saoudite, la prise de conscience de la France apparaît bien modeste.