Airbus hélicoptère supprime près de 600 emplois en France, révélations embarrassantes pour la Première ministre britannique : les Experts d'Europe 1 vous informent

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SAISON 2016 - 2017

Axel de Tarlé, Géraldine Woessner et Isabelle Ory font le point sur l'actualité du jour.

>> Airbus hélicoptère supprime près de 600 emplois en France

Par Axel de Tarlé, expert économique.

C'est peu connu. Airbus est le N°1 mondial des hélicoptères civil, et N°4 dans le militaire. Des appareils qui sont assemblés - en grande partie - à Marignan, à coté de Marseille. Du coup, c'est ce site de Marignan qui est ciblé par ce plan de suppression d'emplois. 544 postes exactement sur un effectif total de 9 000 personnes. Pas de licenciement, il s'agit d'un plan de départ de volontaire.

Pourquoi les hélicoptères se vendent moins dans le civil ? Il faut savoir que l'un des très gros clients, un tiers du marché, ce sont les compagnies pétrolières qui ont besoin d'hélicoptères pour accéder à leur plateforme de forage offshore, en pleine mer. Or, comme vous le savez, avec la chute des cours du pétrole, les compagnies pétrolières ont stoppé net leurs investissements. Donc, elles n'achètent plus d'hélicoptères.

Et puis, Airbus Helicoptère vient également de perdre le fameux contrat militaire avec la Pologne. C'est l'autre activité qui représente la moitié des ventes, le militaire. Et effectivement, la Pologne devait acheter 50 hélicoptères de combat Caracal. Finalement, à la dernière minute, Varsovie a préféré acheter américain. Nouveau Coup dur pour Marignan. Mais il ne faut pas tout noircir. Airbus a signé, par exemple, cet été avec le Koweit, pour la vente de 30 hélicoptères de transport militaire Caracal.

Et puis, Airbus hélicoptère vend dans le monde entier. En tout, 153 pays. Par exemple, savez-vous que les gardes côtes américains volent dans des hélicoptères Airbus ? Mais, c'est comme pour Alstom, quand vous vendez aux Américains, aux Brésiliens, il faut produire sur place, au Brésil, aux Etats-Unis. Et donc, ça ne profite pas directement à l'emploi en France.

>> Le vraix-faux de l'info : l'optimisme de Stéphane Le Foll

Par Géraldine Woessner.

Le porte-parole du gouvernement, tout à sa joie hier de saluer l’inversion de la courbe du chômage, s’est réjoui d’un fait décoiffant : il y aurait moins de jeunes sans emploi : "Le nombre de chômeurs de moins de 25 ans est inférieur aujourd’hui à celui qu’il y avait en 2012 quand nous sommes arrivés de 10 000 jeunes de moins de 25 ans." 

Je ne veux pas doucher l’optimisme de Stéphane Le Foll. Alors Si l’on regarde les statistiques, avec un œil fermé, le droit, on ne voit que la colonne A, celle des gens qui ne travaillent pas du tout, et là, c’est vrai, on s’aperçoit qu’il y a 10 000 jeunes de moins dans cette catégorie. C’est symbolique parce que c’est la première fois, depuis cette date, mai 2012, qu’on repasse sous la barre des 500 000. Mais si on ouvre les deux yeux, et qu’on regarde toute la statistique, là le tableau est un peu moins rose.

Le chômage des jeunes ne baisse pas, il augmente. Considérablement même, si l'on prend en compte toutes les catégories. Alors lesquelles retenir ? Le débat est éternel, et le gouvernement selon les mois regarde la colonne qui l’arrange. Alors on va faire un exercice de bon sens. Est-ce qu’on peut considérer qu’un jeune en formation pour 6 mois, n’est plus au chômage ? C'est un peu prématuré... C’est la colonne D, on la retient.

Est-ce qu’un jeune qui travaille une poignée d’heures dans le mois, 30, 50 heures, (au smic horaire ça fait moins de 400 euros nets) est sorti du chômage ? C'est de l'emploi très partiel... Colonne B, on la garde. Donc si l’on additionne ces trois catégories, pas de travail, tout petit boulot, ou formation : il y a aujourd’hui 2200 jeunes chômeurs de plus qu’en mai 2012. Ça reste une bonne nouvelle parce qu'on voit une stabilisation. Mais attention, cela exclut la cohorte d'emplois précaires, 40 000 de plus. Et les contrats aidés, ils ont constamment augmenté depuis 2013. 116 000 en ce moment sont en contrats d’avenir, par exemple. Et ça c’est un risque pour demain car en majorité ils sont employés par des associations.