Réforme du collège de Najat Vallaud-Belkacem : la catastrophe des enseignements interdisciplinaires

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SAISON 2016 - 2017

Les enseignements interdisciplinaires, imaginés par la ministre de l'Éducation nationale dans sa réforme des collèges, nuisent à l'enseignement des fondamentaux comme le Français ou les maths et devraient à terme créer davantage d'inégalités.

Alors que Martine Aubry a salué l’action de Najat Vallaud-Belkacem ce week-end, Yves Thréard souhaite mettre un carton rouge à la ministre de l’Éducation nationale.

Effectivement, pour sa réforme du collège qui fait s’arracher les cheveux aux professeurs en cette rentrée et notamment concernant l’introduction des enseignements interdisciplinaires, de la 5e à la 3e.
C’est la période des réunions de parents d’élèves, Yves Thréard en a rencontrés beaucoup ainsi que des profs, et ce n’est pas la joie. La colère monte et le désordre est total.
Ces enseignements pratiques interdisciplinaires consistent à mélanger au moins deux matières, deux heures par semaine, autour de thèmes allant du développement durable à l’Antiquité en passant par les arts et l’économie.
D’abord, les heures en question sont prises sur les heures de maths, d’histoire-géo ou de Français. Autant dire que les matières fondamentales trinquent, or quand on ne maîtrise pas les fondamentaux, on ne peut pas aller bien loin. Ensuite, les profs n’ont pas été préparés à ces enseignements aux contours pour le moins flous.

Quel est l’avantage pour les élèves ?

Strictement aucun et c’est très grave car c’est le collège qu’on assassine et il n’avait pas besoin de cela.
C’est le nivellement par le bas qui continue et qui s’accentue.
Au micro de Thomas Sotto, le 11 mars 2005, Najat Vallaud-Belkacem avait résumé la philosophie de sa réforme : "Les élèves s’ennuient au collège, il faut réveiller leur appétence".
Cette initiative a été prise pour venir au secours des mauvais élèves, des décrocheurs.
Donc plutôt de n’entendre parler que de maths en maths et d’histoire en histoire, de renforcer les heures de soutien, les élèves vont deviser sur le développement durable et le sexe des anges. Est-ce bien de leur âge ?
Le collège, qui est un lieu où ils devraient apprendre, va devenir une fabrique d’ignares. Et, comme d’habitude, les seuls qui s’en sortiront seront les enfants de profs ou de familles aisées qui pourront profiter de petits cours particuliers pour combler leurs lacunes et leur retard.

C’est l’inverse du but recherché : les inégalités vont donc se creuser.

Najat Vallaud-Belkacem confond l’égalité, qu’elle porte en sautoir, avec l’égalitarisme, qui détruit l’exigence et l’effort, l’excellence et la discipline.
Ce n'est pas en détruisant ce qui tire les enfants vers le haut que l'on facilitera l'avenir des jeunes générations déjà durement touchées par le chômage.
François Hollande avait promis de faire des jeunes l’une des priorités de son quinquennat. Son échec est complet et Najat Vallaud-Belkacem l’y a bien aidé.