Manuel Valls et Bruno Le Maire: les premiers grands brûlés du renouvellement

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SAISON 2016 - 2017

Emmanuel Macron a des revanches à prendre, mais il entend aussi ringardiser tous ceux qui, avant lui, ont eu les mêmes ambitions que lui.

Le regard d'Yves Thréard. Bonjour Yves. Valls et Le Maire, les premiers grands brûlés du renouvellement.

Ils sont jeunes, étaient promis à un grand avenir et voulaient incarner, l’un à gauche, l’autre à droite, une autre façon de faire de la politique.
Malheureusement pour eux, Valls, 54 ans, et Le Maire, 48 ans, se sont fait doubler par plus jeune qu’eux encore : Emmanuel Macron, 39 ans, ni de gauche ni de droite, et aujourd’hui président de la République. Leur rêve à eux !
Le renouvellement, c’est Macron, quand Valls, pourtant ex premier ministre, s’est fait écraser au second tour de la primaire socialiste, et Bruno Le Maire, ridiculiser, à moins de 3%, à la primaire de la droite.
Manque d’audace et/ou d’intuition, d’originalité et/ou de spontanéité, Valls et Le Maire n’ont pas su prendre les risques de Macron. Ils sont restés prisonniers de leur famille politique, des vieux schémas, et cela leur a été fatal.

Et en plus ils risquent maintenant l’humiliation

Oui, se sentant mal aimés ou en rupture avec leur famille politique respective, ils se cherchent maintenant un avenir auprès de Macron.
Valls a demandé à concourir aux législatives sous les couleurs de Macron. Sauf qu’on lui a répondu qu’il devait prendre la file d’attente, que l’investiture n’était pas automatique et qu’il y avait déjà une prétendante dans sa circonscription. Comme tous les postulants de la République en marche, Valls sera fixé sur son sort jeudi. La vengeance est un plat qui se mange froid. Valls en fait l’amère expérience, lui qui, comme premier ministre, avait tout tenté pour entraver les ambitions de Macron. C’est le retour à l’envoyeur.
Bruno Le Maire, menacé par le FN dans sa circonscription, s’est dit prêt à travailler avec Macron. Sans faire de calcul. Sa sincérité est pourtant mise en doute. Beaucoup chez les Républicains l’accusent d’opportunisme, estiment qu’il va à la soupe pour un poste ministériel.
Si ni Valls ni Le Maire n’obtiennent satisfaction, leur image ne sera plus celle d’acteurs du renouvellement mais de la traditionnelle petite cuisine politicienne.

Ce serait aussi une façon pour Macron de montrer qu’il n’a besoin de personne

Macron a des revanches à prendre, mais il entend aussi ringardiser tous ceux qui, avant lui, ont eu les mêmes ambitions que lui.