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SAISON 2016 - 2017

La crise s'empire au Front National. Dans les colonnes du JDD, Marion Maréchal-Le Pen s'en est pris sévèrement à Florian Philippot.

Et si le Front National n’était pas au second tour ?

Je vous disais la semaine dernière que ça craquait au FN, désormais, ça flambe : il y a le feu ! Hier, dans “Le Journal du dimanche”, Marion Maréchal-Le Pen a ressorti le lance-flammes contre Florian Philippot. Elle s’en prend à son goût immodéré pour les plateaux de télévision. Façon de souligner qu’il finit par être encombrant. Surtout, elle persiste sur le non-remboursement illimité de l’interruption volontaire de grossesse. C’est la position du FN, dit-elle, qui a été arrêtée en 2011. Enfin elle rappelle qu’elle a été la mieux élue au Comité central du parti en 2014 avec 80% des voix alors que Philippot, lui, est arrivé quatrième avec 69% des voix. Façon de rappeler qu’elle a davantage le droit au chapitre que lui.

Marine Le Pen a pourtant pris position la semaine dernière en faveur de Philippot…

L’influence de Philippot est grande sur Marine Le Pen. Cette crise est la preuve de trois choses. Un, il y a bien deux lignes au FN, une plus sociale, défendue par Philippot, et une, plus identitaire, incarnée par Marion. Mais cela, on le savait. Deux, Marine Le Pen, dont on croyait l’autorité naturelle sur le FN, est sans doute moins incontestable et incontestée qu’on ne l’imaginait. Trois, l’esprit de famille est une force qui structure le FN, un atout, mais la famille est aussi sa faiblesse car aux rivalités s’ajoute la passion quand une crise éclate. Et la passion est rarement bonne conseillère. Marine s’est fâchée avec son père, elle ne peut pas se permettre de se fâcher avec sa nièce, très populaire au FN. Philippot pourrait en faire les frais.

Cette crise peut-elle compromettre les chances d’accès au second tour de Marine Le Pen ?

Bien sûr, car le succès du FN, par opposition aux autres partis, venait de son unité, de l’impression d’ordre qu’il donnait. Mais attention ! La crise entre Jean-Marie Le Pen et Bruno Mégret à la fin des années 1990 n’a pas empêché le FN d’être qualifié au second tour de la présidentielle de 2002.