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SAISON 2016 - 2017, modifié à

C’est la première fois que ne sont pas face à face un représentant de la droite parlementaire et un représentant du PS.

Le regard d'Yves Thréard. Bonjour Yves. Ce soir, c’est un débat inédit

On peut, bien sûr, le dire de chaque débat d’entre-deux-tours. Mais, en 2017, avec Emmanuel Macron face à Marine Le Pen, c’est un plus vrai que d’habitude. Pourquoi ?
C’est la première fois que vont s’opposer deux personnalités relativement neuves du paysage politique, vierges de tout expérience à ce niveau. En principe, il y a toujours autour de la table un président sortant (Giscard en 1981, Mitterrand en 1988, Sarkozy en 2012) ou, à tout le moins, un ex premier ministre (Chirac en 1988 et 1995), un ex ministre régalien comme l’était Sarkozy en 2007, ou encore des candidats qui n’en sont pas à leur coup d’essai.
C’est la première fois également qu’un Le Pen, donc le FN, participe à ce duel, puisqu’il n’y avait pas eu de confrontation entre Jean-Marie Le Pen et Jacques Chirac en 2002. Jamais enfin un prétendant aussi jeune que Macron - 38 ans - n’y avait accédé, qui plus est issu de la société civile - même s’il a été brièvement ministre - et sans parti fort derrière lui.

C’est aussi la première fois que ne sont pas face à face un représentant de la droite parlementaire et un représentant du PS ?

Effectivement, puisqu’ils ont été tous les deux éliminés. Signe que le paysage politique est en pleine révolution, ce qui ne manquera pas d’avoir un effet sur les thématiques abordés.
Comme d’habitude, il sera sans doute question d’emploi, de fiscalité, d’école, de lutte contre la délinquance. De terrorisme aussi.
Mais un sujet, rarement abordé dans le débat d’entre-deux-tours, devrait être ce soir un plat de résistance consistant : l’Europe.
C’est la première fois qu’un candidat favorable à la sortie de l’euro et de l’Union européenne - même si on n’a pas tout compris des subtilités de Marine Le Pen pour y parvenir - arrive en finale. Ce sujet fait généralement consensus entre les finalistes. Là, il résume tout ce qui sépare Le Pen la nationaliste, de Macron, l’apôtre de l’ouverture. On l’a souvent dit, cette présidentielle a des figures de campagnes référendaires anti ou pro Europe. Le débat de ce soir devrait le confirmer.

Un débat d’entre-deux-tours peut-il être décisif ?

Cela n’a jamais été le cas. Généralement, on en retient une réplique bien tournée et quelques désaccords. Cette fois, ce devrait être beaucoup plus : une franche opposition entre deux conceptions de l’avenir de la France.