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SAISON 2016 - 2017

Le gagnant de la primaire de la droite et du centre est la cible d'un tir de missiles nourri concernant d'une part son projet de réforme de l'Assurance maladie et de l'autre, son soutien à Poutine et Bachar el Assad dans la lutte contre l'État islamique.

François Fillon est sur un champ de mines, selon Yves Thréard.

Oui, rude période pour le candidat de la droite qui est la cible d’un tir de missiles nourri.
D’une part, il y a son projet de réforme de l’assurance-maladie qu’il disait vouloir réserver aux seules affections graves et de longue durée. Il a tenté de déminer le terrain hier dans Le Figaro. Mais la critique est telle, y compris dans son camp, qu’il a décidé de retirer sa proposition de son site Internet.
D’autre part, il y a le massacre des populations civiles d’Alep par Poutine et Bachar el Assad. Deux hommes qu’on reproche à Fillon de soutenir dans la lutte contre l’État islamique alors qu’ils sont sans foi ni loi. "Jamais nous n’accepterons, au nom d’un prétendu réalisme, de nous allier avec les responsables du martyr d’Alep", a lancé Bernard Cazeneuve, le nouveau Premier ministre, hier, dans son discours de politique générale, en visant Fillon.

Que peut faire François Fillon ?

Ce n’est pas simple car, c’est toujours pareil, la critique vire rapidement à la caricature et quand elle est répétée en boucle mille fois, elle devient une vérité dans le débat public.
Qu’a dit, en fait, Fillon ? Il n’a jamais fait preuve d’angélisme ni avec Poutine, qu’il tutoie, ni avec Assad. Mais, selon lui, rompre avec eux, c’est faire de Moscou un dangereux ennemi et c’est laisser tomber les chrétiens d’Orient que ménage Assad. Néanmoins, ce n’est pas le dossier le plus délicat pour Fillon.
Beaucoup plus capital pour son élection, même si c’est cynique de le dire, c’est sa réforme de la Sécurité sociale. On l’accuse de vouloir la privatiser, c’est faux. Mais il va avoir du mal à faire croire qu’il ne recule pas. Or il a construit son succès dans la primaire sur sa détermination.

Encore cinq mois à tenir d’ici à la présidentielle.

C’est très long quand on est présenté comme le favori car on est la cible n°1. Fillon va devoir apprendre son rôle, lui qui pendant la primaire n’a toujours été qu’un challenger.