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SAISON 2016 - 2017

Jusqu’ici se profilait l’un des seconds tours les plus manichéens de la Ve République : Le Pen - Macron, mais à présent c'est un match à quatre.

Vous nous dites ce matin que la panique gagne les favoris
 
 Nous pensions tous, à seulement 12 jours du premier tour de la présidentielle tenir à coup sûr le nom des deux finalistes. D’un côté Marine Le Pen, prévue au second tour, comme son père en 2002. Face à l’héritière de Montretout, on nous annonçait Emmanuel Macron, un minot de la politique, 39 ans, jamais élu. Mais les derniers sondages, la dynamique Mélenchon, le possible réveil de l’électorat de droite derrière François Fillon font désormais douter de ce casting. Les courbes se resserrent, un combat à 4 se profile et peu à peu la panique gagne les deux favoris.
 
Où voyez-vous de l’affolement ?
 
Il y a un premier signe qui ne trompe pas. Dimanche sur RTL, Marine Le Pen a  estimé que  "la France n’est pas responsable de la rafle du Vel'd’hiv". Une sortie de route qui même remaquillée en approche gaulliste ne passe pas, 22 ans après le discours de Jacques Chirac, alors que la patronne du FN s’efforce depuis des mois de faire sauter le verrou du vote juif. Comme si, confrontée à une érosion des sondages, Marine Le Pen n’avait trouvé pour se rassurer que les vieilles recettes du FN à la papa. Le grand retour du refoulé, aurait dit Freud. Difficile d’espérer récupérer ainsi les électeurs de la droite républicaine.

Côté Macron où les sondages se dégradent également, on s’est précipité pour donner une interview au JDD sur les cent premiers jours de pouvoir. A l’arrivée, toujours beaucoup d’interrogations sur son programme, sa gouvernance, son éventuelle majorité. Signe d’une certaine fébrilité, le candidat s’en est pris hier à l’homme qui monte, Jean-Luc Mélenchon, taxé "au mieux d’angélisme, au pire d’irresponsabilité" après son discours sur la paix, dimanche à Marseille. Mélenchon, nouveau cauchemar de Macron ?

Marine Le Pen et Emmanuel Macron espèrent pourtant s’affronter

 
Oui jusqu’ici, se profilait l’un des seconds tours les plus manichéens de toute l’histoire de la Ve. La patronne du FN s’en frottait les mains d’avance. Elle, madone auto-proclamée de la France des oubliés allait affronter le candidat de la France des aéroports, c’est à dire de ceux qui ont les moyens de vivre la mondialisation.
Et maintenant ? Eh bien tout ce qu’on sait, c’est qu’on ne sait plus rien. Il est arrivé une seule fois qu’un candidat troisième dans les sondages deux semaines avant l’élection se qualifie pour le second tour, rappelait hier le sondeur Frédéric Dabi dans le Monde. C’était Jean-Marie Le Pen en 2002. Mais comme le dit encore Dabi, je cite, "l’histoire est faite pour être bouleversée".