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SAISON 2016 - 2017

Le premier ministre a rendu public un guide pratique des règles à suivre, avec plusieurs règles : comme éviter à tout prix les risques de conflit d'intérêt.

Vous revenez Marion sur la circulaire publiée hier qui précise la méthode du travail du premier ministre. Exemplarité, collégialité, efficacité.  

On ne plaisante plus à Matignon ! Le premier ministre a rendu public hier un guide pratique des règles à suivre, une sorte de dictionnaire pour les nuls. Avec plusieurs règles : éviter à tout prix les risques de conflit d'intérêt, ne pas travailler avec un membre de sa famille, ne pas dépenser l’argent de l’Etat pour des dépenses personnelles, ne pas accepter de cadeau.

Mais surtout Edouard Philippe invite ses ministres à être "sobres et dignes". Fini le bling bling. Fini aussi les confidences dans les médias. Fini l’hyper communication à la Sarkozy ou la surcommunication à la Hollande.

Pour éviter de reproduire les erreurs du quinquennat Hollande et Sarkozy où les ministres parlaient à tort et à travers, Edouard Philippe serre la vis. La règle est désormais à la discrétion. La communication est cadrée. On pourrait même dire encadrée.

 

Dans sa circulaire, le premier ministre insiste sur la collégialité et la solidarité. Rien de très nouveau ?

 

Et non rien de nouveau, c’est la bonne règle gouvernementale, formulée par Jean-Pierre Chevènement: "Un ministre, ça démissionne ou ça ferme sa gueule." Si le premier ministre insiste autant sur cette idée de solidarité c’est qu’il redoute le traditionnel couac, surtout quand ses ministres ont des personnalités très différentes. Entre Nicolas Hulot et Jean-Yves Le Drian, entre des ministres issus du Ps et d’autres issus des Républicains, il faut arriver à créer une unité.

 

Et pour s’assurer d’une bonne collégialité, la circulaire appelle à éviter "l'excès de demandes d'arbitrage" de Matignon, et "une fois les arbitrages rendus". Bref il faut apprend à travailler ensemble, en évitant la gouvernance par SMS façon Hollande ou en tête à tête façon Sarkozy.

 

Edouard Philippe a déjà fixé un calendrier pour ses ministres.

 

Ils ont quinze jours pour remettre un projet de feuille de route pour les années à venir. Ça servira de base de travail au premier ministre pour son discours de politique générale mais ça servira surtout à afficher un gouvernement au travail, qui tient le calendrier serré des réformes voulues par Emmanuel Macron. Et attention tous les six mois, le premier ministre relève la copie. En faisant le point avec ses ministres sur l’avancement des dossiers. Manière polie de mettre d'emblée la pression sur chaque membre du gouvernement. Manière aussi d’afficher une maison bien tenue à 15 jours du premier tour des législatives.